Après celle du 21 mai, une nouvelle marche a été organisée, mercredi dernier, à Saint-Denis à l’Ile de La Réunion. Ce rassemblement appelé par le collectif des usagers de la ligne Réunion- Comores, avait pour but de maintenir la pression sur la compagnie Air Austral. Cette dernière est sur la sellette. La communauté comorienne dénonce la cherté des tarifs, corollaire de la suspension depuis plus de deux ans des vols directs à destination de Moroni.La manifestation de ce 2 juillet servait à rappeler aussi à la Réunion, actionnaire au sein de la compagnie, que le collectif attendait toujours des solutions. Et tout porte à croire que le département n’a pas baissé les bras. C’est du moins le constat de Kassim M’bae, un des organisateurs de la manifestation.
Discussions aux Comores
A l’en croire, une délégation du collectif a été reçue, mercredi, par des responsables de la région, qui représente l’Etat français. «Quatre personnes y ont été invitées par la sécurité. La région semblait attentive à nos revendications. Je pense que depuis la dernière marche, il y a eu des discussions avec la compagnie. Car on nous a promis une réponse le 18 août prochain», a confié Kassim M’bae, qui n’exclut pas une opération de boycott de la compagnie si d’ici septembre aucune solution n’est trouvée.
A l’issue de la rencontre de ce 2 juillet, le collectif aurait appris que le retour des vols directs était sur la bonne voie, mais que la fréquence ne serait pas la même qu’avant. On parle d’un seul vol par mois, au mieux toutes les trois semaines.
Depuis la fin du Covid-19, Air Austral impose aux voyageurs qui veulent se rendre aux Comores un transit à Mayotte, ce qui rend l’itinéraire plus coûteux et épuisant. En plus des billets qui atteignent 1 400 euros pour un vol de 2H30, les clients de la compagnie dénoncent des contrôles stricts et exagérés au niveau des services de l’aéroport de Mayotte. «Cette escale imposée rallonge les trajets, augmente les coûts et pénalise des milliers de passagers chaque année. Nous dénonçons les pratiques abusives des services douaniers de Mayotte à l’encontre des passagers comoriens, systématiquement suspectés sans fondement. Nous demandons que l’État fasse respecter les droits des voyageurs dans le cadre légal», exigeait un communiqué, publié la veille de la première manifestation qui avait mobilisé près de 700 participants.
Une affluence qui n’a malheureusement pas été au rendez-vous ce 2 juillet, a déploré Kassim, qui estime à 200 personnes le nombre de manifestants ayant répondu à l’appel. «Je pense que beaucoup sont partis en vacances. D’autres n’ont pas pris le risque de sortir avec les contrôles d’identités qui sont accentués ces derniers temps», croit savoir Kasssim, joint par WhatsApp.Notre interlocuteur a annoncé la poursuite des pourparlers avec les autorités comoriennes. Une délégation du collectif sera au pays ce mois-ci en vue d’échanger avec Moroni sur les alternatives possibles qui faciliteraient les voyages des ressortissants en partance de la Réunion qui souhaitent venir en vacances.Jusqu’ici, la compagnie Air Austral avance plusieurs raisons pour justifier la suspension de la liaison directe entre Saint-Denis et Moroni. D’abord l’état de la piste de l’aéroport de Hahaya, puis des contraintes règlementaires de l’aviation civile française, ou encore des capacités limitées.