Les Comores confortent leur position de leader des pays respectant la liberté de la presse dans la région de l’Océan indien selon le rapport de l’année 2018 de Reporter sans frontières (Rsf). Bien que le pays perde 5 points par rapport au classement général de l’année dernière, le dynamisme global confirme une marge de progression de +0,97, selon les conclusions de Rsf. Classé en 49ème position sur 180, les Comores devancent de loin des pays de la région indocéanique comme Madagascar 54ème, l’île Maurice 56ème ou les Seychelles placées au rang de 85ème dans le classement mondial.
Dans le continent, les Comores font aussi figures de bon élève, en se pointant à la 7ème place, derrière le trio de tête – le Ghana (23ème) – la Namibie (26ème) – l’Afrique du Sud (28ème) qui eux même dépassent des pays comme la France et l’Espagne.
Par cette position, les Comores maintiennent leur position honorable dans le continent et au niveau mondial, devant des pays comme le Sénégal classé 8ème, 50ème au niveau mondial, le Rwanda occupant la 156ème place dans le classement général ou nos voisins tanzaniens détenant la 93ème position. Si pour les cas du pays, le rapport soulève l’ «autocensure» chez les journalistes, elle serait d’après le même document due aux «lourdes peines punissant la diffamation». Une sorte d’épée de Damoclès qui plane au-dessus des têtes des travailleurs de l’information par le fait que l’Etat traine toujours les pas sur la dépénalisation du délit d’opinion. Là où des pays comme le Sénégal considéré comme l’une des démocraties les plus stables du continent, «plusieurs médias ont été convoqués et intimidés pour avoir rapporté des faits de corruption» ou pire, «les médias sont de plus en plus pris en tenailles depuis l’adoption en juin 2017 d’un code de la presse qui ne dépénalise pas les délits de presse et prévoit la saisie des supports de diffusion, la suspension ou la fermeture d’organe de presse en cas d’atteinte à la sécurité de l’Etat». Autre point soulevé et qui n’est pas le moindre est la pagaille qui règne dans le métier du journalisme aux Comores où «les journalistes souffrent principalement d’un manque cruel de ressources et de formation et peinent à se restructurer». En dépit de l’ouverture de l’espace médiatique du pays avec l’apparition des nouveaux journaux et des radios.
À noter que ce rapport ne prend pas en compte, du moins pour cette année, les efforts fournies par le Cnpa (conseil national de la presse et l’audiovisuel) avec l’aide du gouvernement pour assainir l’environnement médiatique de la place. À la clé, des modules de formations au bénéfice des journalistes dont certains, si ce n’est pas la majorité d’entre eux, renforcent leurs compétences et consolident leurs bases théoriques sur le champ. L’année 2018 était particulièrement brutale et meurtrière pour les journalistes au niveau mondial – 61 tués et – 167 incarcérés. Sur ce registre, l’Afghanistan traine la triste réputation d’être l’abattoir à ciel ouvert des journalistes avec 14 morts en une seule année, suivit par le Mexique (7 exécutions) et les Etats Unis (6 tués). La bonne nouvelle du rapport de Rsf : la sinistre liste où le journaliste risque sa peau comporte aujourd’hui que deux pays africains.
M. Mbaé
CLASSEMENT DES PAYS DE LA ZONE OCEAN INDIEN
RANGS CLASSEMENT MONDIAL CLASSEMENT EN AFRIQUE PAYS SCORES
1er 49ème place 7ème Comores 25,30
2ème 54ème place 9ème Madagascar 26,20
3ème 56ème place 10ème Maurice 26,45
4ème 86ème place 18ème Seychelles 30,23