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Libéralisation du marché du riz ordinaire I Sept commerçants demandent déjà la licence d’importation

Libéralisation du marché du riz ordinaire I Sept commerçants demandent déjà la licence d’importation

Société | -   A.S. Kemba

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La Commission d’examen des demandes de la licence, logée à l’Uccia, se réunit autant que besoin pour donner son avis avant que le commerçant demandeur lance sa commande du riz. Le secteur privé est autorisé à importer jusqu’à 45.000 tonnes en 2024.

 

L’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’artisanat (Uccia) a annoncé que « sept personnes » se sont déjà positionnées pour les opérations de commande du riz ordinaire. « Il y a, à ce jour, sept operateurs qui ont déjà soumis des demandes de la licence d’importation, la Commission va se réunir pour donner son avis », a ainsi indiqué, vendredi dernier, le président de l’Uccia, Chamsoudine Ahmed qui s’est félicité de l’intérêt manifesté par les opérateurs économique à se joindre à l’initiative de l’Etat consistant à libéraliser le riz populaire.


Cette annonce est intervenue quelques heures après la levée du dernier obstacle administratif. Le gouvernement a, en effet, ce même vendredi 30 août, signé l’arrêté d’application du décret présidentiel ayant libéralisé, en partie, ce marché. Le ministre de l’Économie, Moustoifa Saïd Hassane, et son collègue des Finances, Ibrahim Abdourazakou, ont ouvert la voie à l’octroi de licences pour l’importation du riz ordinaire. La cérémonie, organisée à l’Uccia, a été patronnée par le secrétaire général du gouvernement, Nour El-Fath Azali. Elle a marqué symboliquement le lancement des opérationsd’approvisionnement par le secteur privé, jusque-là monopolisées par l’Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor).

Une part de marché de 60% accordée au privé

L’obtention de la licence d’importation reste toutefois soumise à plusieurs conditions. Le demandeur doit non seulement être un opérateur agréé par la Chambre de commerce, mais également s’acquitter d’une somme annuelle de cinq cent mille francs et disposer de capacités financières suffisantes pour garantir la stabilité du marché.
Selon nos informations, l’Onicor cédera entre 40 et 60 % du marché, selon les prévisions annuelles. Le demandeur est tenu, par ailleurs, à présenter « un certificat de contrôle qualité délivré par une société d’inspection et de certification de premier ordre, un certificat d’origine émis par le service compétent du pays d’origine, un certificat phytosanitaire émis par le service compétent et un certificat de fumigation émis par le service compètent du pays d’origine ou par une société d’inspection de premier ordre », selon l’article 19 de l’arrêté.


L’arrêté signé par les deux ministres prévoit un quota graduellement élevé des importations au profit du secteur privé. L’Onicor devrait progressivement réduire ses quantités à partir de 2026 où il sera appelé à importer 30.000 tonnes contre 45.000 tonnes en 2024 et 40.000 tonnes en 2025. Les Comores importent en moyenne 80 000 tonnes de riz chaque année, selon l’Institut national des statistiques et des études économiques et démographiques (Inseed). Le gouvernement peut toutefois augmenter  le quota du secteur public » celui de l’Onicor en l’occurrence « dans l’éventualité où des pénuries se manifestent sur le marché de riz ordinaire au niveau national, résultant d’une réduction, globale du volume d’importation par rapport à l’année précédente », selon l’article 16 de l’arrêté.


Pour le gouvernement, cette libéralisation est un moyen de mettre fin aux pénuries récurrentes de riz ordinaire et de stabiliser durablement les importations. Cependant, des questions restent en suspens, notamment en ce qui concerne la régulation du marché et l’impact sur les finances de l’Onicor, qui devra désormais faire face à une diminution de ses ressources.

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