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Libéralisation du riz ordinaire I Des acteurs reviennent sur son esprit et ses limites

Libéralisation du riz ordinaire I Des acteurs reviennent sur son esprit et ses limites

Société | -   Adabi Soilihi Natidja

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Alors que les opérateurs économiques parlent de manque de clarté dans le processus d’intégration dans le marché de l’importation du riz, Said Abdou Salim du ministère de l’Economie soutient que, tenant compte des problèmes que rencontre le patronat dans l’octroi de la licence, des propositions sont faites pour faciliter les démarches.

 

Face aux pénuries récurrentes de riz ordinaire que connaît le pays depuis 2022, le gouvernement a décidé, fin juin 2023, de libéraliser l’importation du riz ordinaire, assurée depuis le début des années 80 par l’Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor). Les revendeurs, les fournisseurs ainsi que les citoyens espéraient que cette décision résoudrait ces crises. Ils attendaient une plus grande variété de ce produit, voire une baisse de son prix. Un espoir toujours non réalisé, car les pénuries se multiplient chaque jour et le secteur privé ne s’est pas encore lancé sur le marché.


Le riz ordinaire, surnommé «l’or blanc» en raison de sa rareté, est devenu un produit de luxe avec des prix variant entre 12 000 francs et 14 500 francs le sac de 25 kilogrammes, selon les localités. Un prix qui n’est pas celui pratiqué par l’Onicor (11 500 francs).


C’est ainsi que l’on s’est rapproché du président de l’Union des chambres de commerce des Comores, Chamsoudine Ahmed, pour comprendre les raisons retardant l’entrée du secteur privé sur ce marché. Joint mardi dans la journée, ce dernier a indiqué que cette question faisait l’objet d’une réunion tenue ce matin-là même avec le secrétaire général du ministère de l’Économie. «Il y a certes eu l’arrêté ministériel complétant le décret présidentiel sur la libéralisation de l’importation du riz. Mais il manque une certaine clarté dans la procédure, ce qui fait que nous, les opérateurs, manquons de garanties», a-t-il répondu. Il a ajouté qu’il semble que le gouvernement soit en train de régler les détails.

Qu’en est-il des crises récurrentes ?

Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l’Économie, Saïd Abdou Salim, rencontré hier dans son bureau, a reconnu qu’il y a certaines choses à clarifier. «Toutes les conditions pour obtenir la licence sont consignées dans l’arrêté. Le problème est que nous demandons une lettre de confort de la part d’une banque locale pour s’engager pour 10 000 ou 15 000 tonnes. Mais les banques nous ont dit que ces opérateurs ne sont pas assez solides pour qu’elles s’engagent», a-t-il expliqué. Et d’ajouter : «Comme cette condition nécessite beaucoup de choses, nous avons demandé à nos importateurs capables d’importer 2 000 ou 3 000 tonnes de se constituer en Groupement d’intérêt économique (Gie). Ils doivent alors voir une banque pour obtenir la lettre de confort ou une lettre de crédit pour assurer les commandes».


Autres propositions faites vu les retards des procédures bancaires, le secrétaire général du ministère de l’Économie a indiqué qu’il leur a demandé de fournir un pro-forma d’un fournisseur. «Après cela, nous leur délivrerons une autorisation préalable d’importation à titre dérogatoire compte tenu de la situation des pénuries. Mais cela ne remplace pas la licence», a précisé Said Abdou Salim, soulignant que certains opérateurs économiques ne répondent pas à certains critères. «Nous avons reçu une demande de licence d’un opérateur sans joindre la garantie ni le statut de sa société», a-t-il fait savoir, en guise d’exemple.


Interrogé sur les raisons de ces pénuries récurrentes de riz ordinaire, le secrétaire général du ministère de l’Économie a estimé que «ces problèmes structurels de pénuries sont créés par l’Onicor». «Comment quelqu’un qui détient le monopole peut-il être en manque de ce produit alors que la demande est toujours bien forte ?», s’est interrogé notre interlocuteur, ajoutant que «cela relève tout simplement de l’incapacité du détenteur du monopole, d’où la libéralisation».

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