logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Licenciement ou chômage économique I La Cttc demande la publication des rapports d’audit des Adc

Licenciement ou chômage économique I La Cttc demande la publication des rapports d’audit des Adc

Société | -   Mariata Moussa

image article une
Pour approuver le recours au chômage économique, la justice se donne la mission de comprendre pourquoi l’entreprise en question se trouve dans des difficultés économiques ou en faillite. «Si toutes ces choses sont claires, la politique de redressement pourrait être le chômage économique mais qui doit être discuté avec les employés», a expliqué le secrétaire général de la Cttc, Salim Soulaimane.

 

La Confédération des travailleuses et des travailleurs des Comores (Cttc) a exprimé son étonnement après la double annonce de licenciements dans deux établissements publics à savoir les Aéroports des Comores (Adc) et le Laboratoire national des travaux publics et du bâtiment (Lntpb). La centrale syndicale demande la publication des rapports d’audit qui pourraient justifier les mesures de licenciements économiques annoncées par les directions générales de ces deux entités publiques. Et que même si tel est le cas, la Cttc estime que c’est à la justice de prononcer cette incapacité de supporter les charges salariales.

Licenciement économique ou chômage économique ?

Pour la Cttc, «le terme de licenciement économique évoqué par la direction des Adc ne figure nulle part», selon lui. «En cas d’une période de vache maigre, une entreprise peut procéder au chômage économique de ses agents, cependant, ce recours est approuvé par la justice» a soutenu, le secrétaire général de la Confédération des travailleuses et travailleurs des Comores (Cttc), Salim Souleymane.


Selon toujours le secrétaire général, pour approuver le recours au chômage économique, la justice se donne la mission de comprendre pourquoi l’entreprise en question se trouve dans des difficultés économiques ou en faillite. «Si toutes ces choses sont claires, la politique de redressement pourrait être le chômage économique mais qui doit être discuté avec les employés». Dans ses explications, Salim Souleymane dit ne pas comprendre le cas de l’Adc car «l’entreprise en question n’est pas en faillite, dans la mesure où elle a recruté d’autres personnes et que lors des fêtes de fin d’année, le directeur de l’Adc a effectué un voyage à Paris qui a coûté à l’entreprise une petite somme située entre 3 et 4 millions de francs comoriens».


Pour peser ces mots sur ce qu’il avance, Salim Souleymane précise avoir adressé un courrier à Maamoune Chakira pour lui attirer l’attention car 300 familles sont menacées par ses décisions. «Nous avons adressé une copie de ce courrier au ministères des Transports et du Travail. C’est inadmissible car l’entreprise n’est pas aussi déficitaire comme il le prétend ou qu’il rend public le rapport d’audit effectué sur l’entreprise».Au sujet de l’opération de placement en chômage technique de 30 agents du laboratoire des travaux publics, le secrétaire général a dit être stupéfait de cette histoire. «On dirait qu’il y a une opération de licenciement qui a été déclenchée, pour quelle fin, je ne sais pas».


Après l’aéroport des Comores avec ses vagues de licenciement, le laboratoire des travaux publics vient de suivre la cadence. La semaine dernière, 30 agents du laboratoire des travaux publics sont placés au chômage technique tandis que d’autres licenciements ont été opérés en douceur. Selon une source interne, ces licenciements concernaient les agents contractuels. Au terme de chaque contrat, il n’y avait pas de possibilité ou il n’était plus question de renouvèlement. «Chacun recevait un courrier lui informant la perte de l’emploi et ce n’est qu’après quelques jours d’absence qu’on se rend compte qu’un tel et tel sont désormais au chômage». Pas question de demander de ses nouvelles, il est simplement remercier.

Une procédure engagée depuis le premier trimestre 2022

Du côté des aéroports des Comores (Adc), l’affaire a débuté depuis un moment avec le licenciement d’une vingtaine d’individus. N’ayant pas trouvé de solution au niveau interne, l’affaire est passée de l’inspection générale du travail au palais de justice de Moroni. Cette procédure engagée depuis le dernier trimestre 2022 est actuellement en phase de décision car le juge a mis l’affaire en délibéré au 4 février prochain. Ces démêlés avec la justice ne semblent pas infléchir le patron des lieux qui s’est fixé un objectif de réduire la masse salariale par deux. Lors d’une interview accordée à Al-watwan, le 5 décembre dernier, Maamoune Chakira a dit procéder à «des licenciements économiques en suivant les règles».


Cette décision, comme l’a souligné le directeur général, a pour but de «réduire la masse salariale» afin de pouvoir offrir à ses employés un plan de formation cohérente au profit des salariés qui auront le privilège de garder leurs emplois. Interrogé sur les mesures d’accompagnement mises en place avant ces licenciements, le ministre de l’Emploi et du Travail, Djaffar Salim Allaoui a déclaré ne pas être au courant.«On ne m’a pas informé et la question n’a jamais été introduite en Conseil des ministres pour que le sujet soit débattu». Dans son intervention, le ministre trouve anormal qu’une telle action se fasse sans que les autorités de tutelle, le ministre de l’Emploi et du Travail ne soient mis au courant.Avec beaucoup d’assurance, Djaffar Salim Allaoui a ajouté qu’aucun salarié ne perdra son emploi sans que la question ne soit introduite en Conseil des ministres et qu’un débat ne soit abordé. «En ma qualité de ministre, nous sommes là pour défendre et protéger l’emploi, même s’il s’agit des licenciements économiques», a-t-il souligné.

Commentaires