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Littoral de Moroni : l’écosystème marin menacé par les déchets

Littoral de Moroni : l’écosystème marin menacé par les déchets

Société | -   Nazir Nazi

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En l’absence d’une gestion efficace des ordures, les habitants de la capitale improvisent : brûler, enterrer ou jeter les déchets à la mer. Un cycle destructeur s’installe, sous le regard impuissant des riverains.

 

Sur les côtes de Moroni, un spectacle alarmant s’impose : plastiques, métaux, ordures ménagères… Le littoral, autrefois havre de beauté naturelle, est devenu un vaste dépotoir. Chaque jour, des déchets y sont déversés, et menacent l’écosystème marin, la santé publique et la beauté naturelle de l’île. Les marées emportent ces déchets vers l’océan, polluent les eaux et mettent en danger la biodiversité locale. Mais il n’est pas trop tard : plusieurs solutions existent pour redonner au littoral sa beauté et son équilibre naturel.


Le directeur général de l’Agence nationale de gestion des déchets (Angd), Oussoufa Mze, préconise la valorisation des déchets ménagers afin d’éviter qu’ils n’atteignent les zones côtières.«Nous voulons apprendre à la population à valoriser les déchets. Les biodégradables peuvent être transformés en compost, en énergie ou en biogaz. Nous disposons de cette technologie dans le pays. Il reste à sensibiliser les habitants sur la valorisation des ordures ménagères : elles ne doivent pas être jetées, mais valorisées », explique-t-il.Les déchets plastiques sont les plus répandus sur le littoral, au point d’être emportés par les marées. Selon le directeur de l’Angd, il est nécessaire de renforcer les textes sur la responsabilité élargie des producteurs afin de réduire ce fléau.

La loi-cadre sur la gestion des déchets

«Il s’agit de responsabiliser les producteurs. Ceux qui produisent de l’eau localement ne doivent pas se limiter à la production, mais penser aux déchets après consommation. Il y a le consommateur, mais aussi le producteur. Les textes sont en cours d’élaboration», précise-t-il. Oussoufa Mze évoque également la promulgation prochaine de la loi-cadre sur la gestion des déchets, dont les textes d’application sont en cours de rédaction. Une campagne de vulgarisation est menée auprès des communes. «À Ndzuani et à Mwali, la campagne est déjà lancée.

L’objectif est de montrer que la gestion des déchets relève de leurs prérogatives. À Ngazidja, des réunions sont programmées avec les maires. Notre agence les accompagnera pour mobiliser des fonds et fournir un appui technique à l’élaboration de plans», ajoute-t-il. Face à l’absence d’une gestion efficace des ordures, les habitants improvisent souvent des solutions destructrices. Pour la mairie de Moroni, le responsable de la voirie, Aboubakar Mohamed, estime que la priorité est un ramassage efficace des déchets. «Il faut que le ramassage des déchets ménagers soit effectif. C’est la solution que nous préconisons. Nous allons doubler les efforts. Une fois le ramassage assuré, les riverains n’auront plus besoin de jeter leurs déchets à la mer. Nous constatons déjà une diminution des déchets flottants», indique-t-il. Aboubakar Mohamed espère également la mise en place d’éco-gardes pour surveiller le littoral.

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