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Littoral à Mitsamihuli I La politique d’aménagement confrontée à un dilemme

Littoral à Mitsamihuli I La politique d’aménagement confrontée à un dilemme

Société | -   Nazir Nazi

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Se débarrasser des constructions en état de vétusté ne fait pas l’unanimité. L’aménagement du littoral pose désormais le débat sur la survie des familles dépendantes des propriétaires desdits restaurants et conteneurs. Les responsables proposent d’autres constructions répondant aux normes.

 

Le préfet du nord et le maire de la commune de Mitsamihuli ya Mbwani viennent de lancer, depuis quelques jours, une opération visant à lutter contre les constructions sauvages et ceux en état de délabrement sis tout au long de la côte. Il s’agit de rendre le littoral (la zone côtière) “attractive”.
Des lettres de préavis seraient adressées aux propriétaires desdites constructions.


Pourtant, la politique d’aménagement du littoral à Mitsamihuli est confrontée à un dilemme : l’aménagement du littoral et la survie des activités économiques des lieux. Démolir des restaurants et enlever des conteneurs ne fait toujours pas l’unanimité. Cet enjeu d’aménagement du littoral pose désormais le débat sur la survie des familles dépendantes des propriétaires desdits restaurants et conteneurs. Said Aboudou, un responsable d’un restaurant et père de cinq enfants, reconnait que les deux instances locales ont communiqué sur l’opération d’aménagement.


Il s’agit des lettres de préavis informant les concernés de la démolition des constructions et de déménagement des biens. Ce propriétaire de restaurant s’est préalablement présenté devant la mairie pour s’enquérir d’informations supplémentaires. “Le maire pointe du doigt l’état vétuste de mon restaurant. J’ai reconnu cette vétusté par rapport à un littoral.

Bâtir selon des recommandations

Il m’exige de construire un restaurant semblable à celui d’Oubeid, journaliste de Facebook fm, situé tout près du stade de foot. J’ai demandé les mêmes conditions qu’Oubeid pour pouvoir construire. On m’a demandé de faire une maquette pour une nouvelle construction. J’ai remis la maquette au maire pendant que le préfet m’a exigé parallèlement de démolir le restaurant”, regrette ce père de cinq enfants. De son côté, le préfet du nord qui a pris ses fonctions en moins de deux mois, Mchangama Abbas, rappelle cependant que le littoral du nord a été longtemps envahi par des dépotoirs et cabanes sauvages à cause de la faiblesse de certains responsables.


Il rassure que les propriétaires disposaient de marges de manœuvre pour tout évacuer. “Moi et le maire avons pris la décision de cette débarrasser zone de toute construction en état déplorable, du gravier et du (sables), des épaves de voitures tout au long du littoral d’ici le 31 août. Dépasser ce délai, nous passerons à la vitesse supérieure. Le maire a informé tous les concernés. Cependant, rien ne bouge depuis une semaine”, constate-t-il.


Suite à cette indifférence, le préfet indique que des réunions de sensibilisation sont organisées pour inciter les concernés à démolir les constructions. “Nous avons profité de ces réunions pour leur faire savoir que d’autres plans de constructions seront proposés aux propriétaires actuels desdits restaurants. Il suffit que chacun soit capable de bâtir selon nos recommandations”, rassure-t-il.

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