Face à la montée de la délinquance sur l’île de Mwali, notamment dans la ville de Fomboni, des comités de quartiers ont vu le jour. Objectif : renforcer le contrôle social et soutenir les forces de l’ordre dans leur mission de maintien de l’ordre public. Cette initiative communautaire repose sur la prévention, l’encadrement des jeunes et la vigilance collective. Après les quartiers de Comotel, Monimoimdji, Msiwavé, Salamani et Kanaleny, tous situés à Fomboni, c’est au tour de Mouzdalifa de mettre en place son comité de veille, le samedi 17 mai. Un quartier également concerné par l’insécurité, comme en témoigne une affaire récente impliquant une mineure victime d’abus présumés.
Beaucoup de citoyens saluent la création de ces comités, estimant qu’ils répondent à une urgence sociale. «La délinquance a pris de l’ampleur à Mwali, et si rien n’est fait, nous risquons d’atteindre des niveaux de violence préoccupants», s’inquiète une mère de famille de Monimoimdji, interrogée lors de la cérémonie d’installation du comité de son quartier. Les missions de ces groupes sont définies dans une charte qui met l’accent sur la restauration du vivre-ensemble, la lutte contre la consommation de stupéfiants et la réintégration des jeunes dans le système éducatif. Mais leur déploiement suscite aussi des débats. Dans certains quartiers, des couvre-feux ont été imposés aux adolescents, ce qui soulève des interrogations sur les libertés individuelles et les limites du pouvoir communautaire.
Composés en majorité de jeunes, épaulés par des aînés pour les prises de décision, ces comités disposent d’une large marge d’intervention dans leurs quartiers. Toutefois, sur les réseaux sociaux comme dans l’espace public, des voix s’élèvent pour appeler à mieux encadrer leur action. «Il est nécessaire de définir clairement les prérogatives de ces comités afin d’éviter tout débordement», insiste Mahmoud Ali, responsable de l’Ascobef (Association comorienne pour le bien être de la famille) à Mwali, très actif sur les réseaux sociaux.
Il fait référence à un incident survenu à Msiwavé, où un différend entre des membres du comité local et un jeune a dégénéré. Un gendarme a été blessé en tentant d’intervenir, et le jeune impliqué est toujours recherché. Si les intentions sont louables, les autorités sont désormais appelées à accompagner, encadrer et légitimer ces initiatives locales pour éviter les dérives et garantir une action efficace et respectueuse des droits de chacun.