Trouver des solutions face au défi de la pollution plastique dans l’Océan indien. Tel est l’objectif fixé par le projet Expédition plastique Océan indien (Exploi), mis en œuvre par la Commission de l’Océan indien (Coi) et financé par l’Agence française de développement (Afd) et du Fonds français pour l’environnement mondial (Ffem) à hauteur de 6,7 millions d’euros.
Réunis jeudi dernier au Retaj, les représentants des agences onusiennes et les agences partenaires au développement, en collaboration avec le ministère de l’Environnement et l’agence nationale de gestion des déchets, ont pu examiner en long et en large les composantes du projet Exploi. Celui-ci vise à apporter des réponses au défi multidimensionnel de la pollution plastique en mobilisant recherche scientifique, entrepreneuriat circulaire, innovation et sensibilisation.
Le projet « Exploi » promeut et accompagne au niveau régional l’évolution des comportements et l’engagement des acteurs publics, économiques et non-étatiques. L’occasion pour le secrétaire général du ministère de l’environnement de rappeler qu’au cours des dernières décennies, les Comores sont confrontées à plusieurs crises environnementaux, sanitaires et d’hygiènes publiques liées aux déchets ménagers, en particulier dans les grandes villes et capitales insulaires. «Le gouvernement comorien accorde une attention particulière et la recherche des solutions efficaces et durables.
Ainsi, cette initiative est la preuve concrète que la situation qui prévaut actuellement dans le pays interpelle tous les acteurs, dans la perspective de rechercher des solutions efficaces et pérennes, pour assurer une meilleure gestion intégrée des déchets aux Comores», a déclaré Abdourahamani Ali Mroivili. De son coté, Anfani Msoili, chargé de mission transition écologique et énergétique, a annoncé que le projet va identifier et appuyer «40 porteurs de projets innovants pour la réduction des pollutions plastiques et le développement d’une économie circulaire vertueuse».
Un navire-laboratoire
A l’issue de la première phase d’accompagnement, au moins deux porteurs de projet par Etat membre bénéficieront également d’un soutien financier. «Avec le bateau «Plastic Odyssey», partenaire du projet, Exploi va déployer une grande campagne de sensibilisation au deuxième trimestre 2025. Ce navire-laboratoire va faire escale dans chacun des Etats de la Coi avec à son bord des outils de démonstration en matière de recyclage, des expositions», a fait savoir Anfani Msoili.
Il précisera que ce navire embarquera également des scientifiques qui vont réaliser des échantillons dans la colonne d’eau pour identifier les microplastiques, évaluer les risques des microplastiques pour la biodiversité, réaliser une collecte de microplastiques afin d’en identifier les origines géographiques ou encore modéliser les courants et l’itinéraire des plastiques dans l’océan indien.
Pour sa part, le directeur de l’Agence nationale de gestion des déchets (Angd), Oussoufa Mze, a expliqué que l’objectif de l’atelier consistait à mobiliser tous les acteurs pour échanger et sensibiliser sur l’utilité de l’exploitation des déchets plastiques. Il n’a pas manqué de soulever les conséquences liées à ces déchets plastiques en citant entre autres la pollution au niveau des mers, au niveau des écosystèmes aquatiques et terrestres. Selon les intervenants, pour faire face à ces nombreuses conséquences, il faut trouver des solutions.
A l’en croire, «nos partenaires notamment la Coi, sont là pour trouver ces solutions afin de pouvoir valoriser ces déchets et aussi préserver nos écosystèmes ». Oussoufa Mze a aussi souligné le vide juridique qui était constaté auparavant au niveau du pays et aussi le manque d’une loi-cadre sur la gestion des déchets ainsi que des textes règlementaires. Il s’est réjoui donc que l’Etat ait pu enfin se doter d’une loi-cadre sur la prévention et la gestion des déchets durables.