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Lutte contre la pollution plastique I Les Comores accueillent la campagne océanographique Plastic Odyssey

Lutte contre la pollution plastique I Les Comores accueillent la campagne océanographique Plastic Odyssey

Société | -   Nakib Issa

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Une conférence-débat s’est tenue à Moroni dans le cadre du programme Plastic Odyssey, pour sensibiliser à la pollution plastique et promouvoir une économie circulaire au service de l’océan Indien.

 

La lutte contre la pollution plastique franchit un nouveau cap aux Comores avec l’arrivée du navire-laboratoire Plastic Odyssey, dans le cadre d’une vaste campagne océanographique coordonnée par la Commission de l’océan indien (Coi). Une conférence-débat s’est tenue lundi 30 juin à la faculté des sciences et techniques (Fst) de l’Université des Comores, réunissant experts, universitaires et partenaires internationaux autour d’un objectif commun : protéger l’océan indien et promouvoir une économie circulaire, durable et innovante.


Cette rencontre s’inscrit dans le projet «Exploit», lancé par la Coi avec le soutien de l’Agence française de développement (Afd) et du Fonds français pour l’environnement mondial (Ffem). Ce programme régional vise à renforcer la connaissance scientifique sur la pollution marine, sensibiliser les populations, encourager des comportements responsables et développer des solutions concrètes pour réduire l’impact des déchets plastiques.Le recteur de l’Université des Comores, Ibouroi Ali Tabibou, a rappelé l’importance de l’engagement académique dans cette dynamique. «Ce projet permettra de collecter des données qui serviront à mieux orienter les actions de prévention et de nettoyage. L’Udc porte une grande responsabilité d’accompagner la société vers un avenir plus durable. Nous avons le devoir de former des citoyens engagés, capables d’inventer des solutions pour préserver nos ressources naturelles», a-t-il déclaré.

L’expertise de l’équipage du Plastic Odyssey

Au cœur de ce projet, des recherches scientifiques ont été menées sur les microplastiques, notamment dans les zones côtières des îles de Madagascar, Maurice, La Réunion, les Seychelles, et désormais aux Comores.
Nadjim Mohamed, biologiste marin et enseignant à la Fst, a précisé que des tests sur des thons ont permis de détecter, malgré des moyens limités, la présence de microplastiques dans leurs intestins. «Il s’agit d’une réflexion engagée dès la période du Covid-19. Avec le soutien de la Coi, nous avons intégré ce programme afin d’étudier la concentration et les dérives des plastiques marins dans notre région», a-t-il expliqué.


La campagne bénéficie également de l’expertise de l’équipage du Plastic Odyssey, un navire en expédition autour du monde depuis trois ans. Sa mission : identifier des solutions locales de recyclage, en collaboration avec des entrepreneurs et des scientifiques. Margot Rouzaut, responsable de la mission, a salué la qualité des échanges aux Comores. «Nous avons débuté nos travaux à Mwali. À bord, nous disposons de machines pour tester et recycler les plastiques collectés. L’idée est de transmettre un savoir-faire adaptable à chaque contexte local», a-t-elle expliqué.


L’étape comorienne de cette mission scientifique montre à la fois l’urgence environnementale et la nécessité de coopérations internationales pour endiguer le fléau de la pollution plastique. La conférence du 30 juin marque un tournant pour l’Université des Comores, qui entend jouer un rôle central dans cette dynamique de transformation écologique régionale.

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