Le ministre de l’Intérieur, Mahamoud Fakridine, a procédé, lundi 15 avril, au Retaj au lancement officiel du plan d’action national de lutte contre la traite des personnes en Union des Comores. Fruit d’une collaboration entre le gouvernement de l’Union des Comores et l’Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime, Onudc, agence mandatée par l’Assemblée générale des Nations unies pour collaborer avec les Etats membres dans la lutte contre ce crime. Ce document est l’aboutissement d’un travail de réflexion collaboratif, d’un consensus qui a réuni représentants du gouvernement, société civile et agence des nations unies. La rédaction de ce document a été possible grâce au soutien financier des Etats unis d’Amérique.
Avant d’officialiser le lancement du plan d’action, Mahamoud Fakridine a rappelé qu’à partir de 2013, les Comores étaient classées dans la catégorie 3 par le Département d’État américain en tant que pays insuffisamment engagé dans la prévention et la lutte contre la traite des personnes. Cependant, depuis le 18 juillet 2022, le pays a quitté cette catégorie pour figurer désormais dans la catégorie 2. Selon lui, ce nouveau classement indique que le pays déploie des efforts méritoires mais doit continuer dans cette voie. «Nous pouvons être fiers des progrès accomplis, car ce plan d’action permettra au pays de se doter d’une feuille de route élaborée de manière inclusive, en collaboration avec les acteurs nationaux et avec le soutien d’organisations partenaires telles que l’Onudc, l’Oim et le gouvernement américain», a-t-il dit.
«Protection des droits de l’Homme»
A en croire le ministre de l’intérieur, un plan d’action constitue un document important mais sa mise en œuvre demeure encore une fois «un défi commun». Raison pour laquelle il en a profité pour lancer un appel à tous les acteurs nationaux et à tous les partenaires d’accompagner le pays dans la mise en œuvre effective dudit document, par «des projets et programmes fiables, pragmatiques et durables». «La vision du chef de l’Etat est de faire de l’Union des Comores un pays émergent à l’horizon 2030, et le respect de la dignité humaine, la protection des droits de l’Homme font partie des piliers de cette vision car aucun homme ne peut s’épanouir si ses droits inaliénables ne sont pas préservés», a-t-il ajouté.
Dans son discours, Emmanuelle Renault, chargée de projet du Programme de lutte contre le crime organisé transnational, a expliqué que la traite des personnes ne connaît pas de frontières et réduit des êtres humains à l’état de marchandises. Elle a mis en lumière le fait que des millions de personnes à travers le monde sont victimes de ce que l’on appelle aujourd’hui l’esclavage moderne, un crime parmi les plus graves en matière de violations des droits de l’homme et de la dignité humaine. Elle a également rappelé que certaines victimes se trouvent à proximité de nous et qu’il est de notre devoir et de notre responsabilité de leur porter secours.
En adoptant officiellement ce plan d’action national, l’Union des Comores réaffirme donc, selon toujours Emmanuelle Renault, son engagement ferme et sa volonté politique de mettre fin à la traite des personnes. Elle est persuadée que ce plan d’action permet à l’Union des Comores de se doter d’une stratégie commune, coordonnée et cohérente à l’échelle nationale, mobilisant les différents ministères, le système judiciaire, la société civile, le secteur privé et les médias dans un objectif commun : la lutte contre ce crime.