L’association «Kamakini Distribution», regroupant des membres de la diaspora de Fumbuni, s’est lancée la semaine dernière dans une initiative ambitieuse pour lutter contre la vie chère aux Comores. En achetant directement auprès de producteurs locaux, puis en revendant à des prix réduits, l’association vise à rendre l’alimentation plus accessible. Selon Jean Claude, un des responsables de l’organisation, l’objectif est clair : «Nous voulons que chaque Comorien puisse se nourrir correctement, même avec un budget limité.» Pour ce faire, l’association propose des prix revus à la baisse : un kilo de poisson à 2250 francs au lieu de 2500, un sac de 50 kilos de bananes à 25 000 francs au lieu de 30 000, et des réductions supplémentaires pour les achats en gros. Pour assurer un approvisionnement régulier en produits frais, «Kamakini» a établi un partenariat avec Fayçal Bianrif, un agriculteur de l’île de Mwali, très actif sur les réseaux sociaux. Ce dernier cultive notamment des bananes et des noix de coco.
Cependant, le transport maritime représente un défi logistique important. Raison pour laquelle l’association envisage d’exploiter des terres agricoles à Mbadjini, tout en continuant à acheter des semences à Mwali. Au-delà de l’aide apportée aux consommateurs, «Kamakini» souhaite contribuer au développement économique des Comores. En soutenant les producteurs locaux, l’association participe à la création d’emplois et à la valorisation des produits agricoles comoriens. Comme le souligne Jean Claude : «notre pays n’attend que nous pour émerger.»Par ailleurs, les consommateurs semblent satisfaits de cette initiative. Ils espèrent surtout sa pérennisation. C’est le cas de Maman Hadidja qui ne cache pas son optimisme. «Je suis émerveillée par cette initiative car elle prouve que notre diaspora, en plus de son implication active dans nos villes, se penche sur un secteur vital mais malheureusement sous-exploité. J’espère que ce projet sera durable», déclare-t-elle.
Said Toihir