L’Union des Comores a lancé, hier jeudi au Retaj, un projet destiné à renforcer la résilience climatique des zones côtières, à travers une approche fondée sur les écosystèmes (Eba). Présenté par le ministre de l’Environnement, Aboubakar Ben Mahamoud, ce programme d’une durée de 60 mois bénéficie d’un financement de 8,93 millions de dollars (près de 4 milliards de francs) du Fonds pour les pays les moins avancés et un co-financement additionnel de plus de 44 millions de dollars (plus de 18 milliards de francs). Le projet est mis en œuvre par la Direction générale de l’environnement et des forêts avec l’appui technique du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue).
Le ministre a rappelé que les Comores, en tant que Petit Etat insulaire en développement (Peid), figurent parmi les pays les plus exposés aux impacts du changement climatique : montée des eaux, érosion côtière, intensification des tempêtes, hausse des températures et dégradation des mangroves, récifs coralliens et plages. Des phénomènes qui menacent directement les communautés vivant près du littoral, alors que 70 % de la population habite à moins de deux kilomètres des côtes, souvent dans un contexte de pauvreté et de chômage.Le projet prévoit la restauration et la gestion durable de 6 200 hectares de mangroves, plages et bassins versants, ainsi que la promotion de pratiques de pêche et d’agriculture durables. Un volet important concerne aussi le soutien à l’économie bleue, notamment à travers l’appui à 300 petites et moyennes entreprises et la création d’opportunités en entrepreneuriat local et microfinance.
Un appel à l’engagement collectif
Plus de 10 000 personnes seront formées aux pratiques d’adaptation climatique, tandis que la mise en place de plateformes nationales de partage de connaissances garantira un apprentissage continu au sein des communautés. Le ministre a insisté sur l’importance de l’implication des femmes et des jeunes, ainsi que l’innovation dans la gestion intégrée des zones côtières. Selon lui, la réussite de l’initiative passe par le renforcement des capacités techniques, l’accès accru aux données et une meilleure disponibilité des financements liés à l’EbA.
Ce programme s’inscrit pleinement dans la vision stratégique du Plan Comores Émergent 2030, à en croire le ministre de l’environnement, qui place la durabilité environnementale au cœur du développement national. Il fait également écho aux messages portés par le président Azali Assoumani lors du Sommet des Océans à Nice, où il avait rappelé que la préservation des océans constitue « un enjeu vital, non seulement pour la biodiversité, mais pour la survie même des peuples insulaires ».
Le ministre Aboubakar Ben Mahamoud a salué le travail de tous ceux ayant contribué à la conception du projet et a appelé l’ensemble des acteurs partenaires, institutions et communautés à s’engager pleinement dans sa mise en œuvre. Il a souligné que ce projet représente un levier majeur pour répondre aux défis climatiques, sociaux et économiques auxquels les Comores sont confrontées.
