Le Palais du Peuple a accueilli ce lundi 7 juillet une conférence nationale marquant le lancement officiel de la campagne océanographique et citoyenne du projet Exploi (Expédition plastique de l’océan indien), portée par la Commission de l’océan indien (Coi). Cette initiative vise à sensibiliser les populations, promouvoir des pratiques de recyclage, et renforcer les mécanismes de préservation de l’environnement marin face à la menace croissante des déchets plastiques. Présidée conjointement par le ministre des Affaires étrangères, Mbae Mohamed, et son homologue en charge de l’Environnement et du Tourisme, Abubacar Ben Mahmoud, la cérémonie s’est déroulée en présence du secrétaire général de la Coi, Edgard Razafindravahy. Tous ont salué cette campagne comme un jalon important dans la mise en œuvre de l’économie bleue et de la préservation des écosystèmes marins dans l’archipel.
«Je suis très heureux de ce lancement, qui s’inscrit pleinement dans les priorités de la présidence comorienne au sein de la Coi», a déclaré Mbae Mohamed. Le chef de la diplomatie comorienne a souligné l’importance de la protection du milieu marin pour les États insulaires vulnérables comme les Comores. Il a rappelé les efforts déjà engagés par le pays en matière de gouvernance environnementale et de développement durable, en collaboration avec la Coi et l’Union africaine. De son côté, le ministre de l’Environnement, Abubacar Ben Mahmoud, a mis en avant l’ampleur du fléau. «Chaque année, plus de 400 millions de tonnes de déchets plastiques sont produits dans le monde, dont une grande partie finit dans l’océan et les sols», a-t-il fait savoir. Il a insisté sur la richesse exceptionnelle de la biodiversité comorienne, «un trésor et un levier stratégique pour une transition vers une économie bleue et verte durable».
Pour Edgard Razafindravahy, il ne s’agit plus d’un simple projet, mais d’un appel à l’action collective. «Chaque minute, l’équivalent d’un camion-poubelle de plastique est déversé dans l’océan. Dans notre espace commun qu’est l’océan indien, cette pollution s’infiltre partout, de nos mangroves à nos lagons, jusqu’à nos assiettes», a-t-il alerté.
Il a salué le soutien de l’Agence française de développement et insisté sur le caractère régional, scientifique et participatif de l’expédition Exploi. Cette campagne, à la fois scientifique et citoyenne, ambitionne d’unir les pays de la Coi autour d’une cause commune : la sauvegarde de l’environnement marin. Elle offre également aux Comores une opportunité de renforcer leur rôle de leader régional en matière de protection écologique et de valorisation durable de leurs ressources naturelles.