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Lutte contre les Vbg I Le dur labeur des associations comoriennes pour protéger femmes et mineurs

Lutte contre les Vbg I Le dur labeur des associations comoriennes pour protéger femmes et mineurs

Société | -

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À l’occasion de la journée mondiale contre les violences basées sur le genre, plusieurs associations comoriennes réaffirment leur engagement pour protéger femmes et mineurs, malgré des obstacles persistants et un manque de ressources

 

Chaque 25 novembre, la communauté internationale célèbre la Journée mondiale de lutte contre les violences basées sur le genre (Vbg). Aux Comores, plusieurs associations engagées sur le terrain profitent de cette date pour rappeler l’urgence de protéger les femmes et les mineurs, premières victimes de ces violences. L’association Hifadhu, Mwana Kaliwa Mwana Hulelwa et Mvukisho Massiwa réaffirment leur détermination et leurs préoccupations face à une réalité encore alarmante.


Créée en 2012, l’association Hifadhu mène un combat quotidien pour défendre les femmes et, surtout, les mineurs exposés aux violences dues à l’ivresse, au manque de vigilance familiale ou encore à l’absence de conscience des adultes. Son chargé de communication, Elarif Minihadji, rappelle l’importance du dispositif mis en place. «Nous dénonçons, accompagnons, y compris dans le cadre juridique.

 

Grâce à un service d’écoute en lien direct avec l’Ascobef [Association comorienne pour le bien-être de la famille], nous assurons une prise en charge urgente et discrète grâce à notre numéro vert », explique-t-il. Hifadhu mise également sur la prévention en milieu scolaire. «Nous guidons les enfants dès l’âge de 6 ans, en leur apprenant à se protéger, par exemple en refusant les cadeaux ou boissons d’inconnus. En trois ans, nous avons sensibilisé deux mille élèves dans les trois îles», ajoute-t-il.


De son côté, l’association Mwana Kaliwa, soutenue par l’Unicef, fait partie des dix services d’écoute implantés dans les trois îles de l’archipel. Sa coordinatrice, Wardat Housseine, insiste sur l’élargissement des besoins. «Nous étions initialement destinés à protéger les mineures, mais nous enregistrons désormais de nombreux cas de victimes majeures. Les politiques publiques doivent examiner toutes les formes de violence pour proposer une réponse multisectorielle», affirme-t-elle.


L’association Mvukisho Massiwa réitère elle aussi son engagement malgré des moyens limités. Sa vice-présidente, Zayone Zaina Yahaya, fait part des difficultés rencontrées : «Nous sommes déterminées, même si nous manquons de ressources financières, de structures d’accueil, et que les victimes hésitent encore à parler. Nous voulons intégrer pleinement la communauté pour prévenir les violences. Nous nous battons chaque jour pour qu’aucune femme ni aucun enfant ne subisse plus ces actes. La lutte doit être collective. »Malgré leur détermination, ces associations se heurtent à plusieurs obstacles : corruption freinant l’application de la loi, manque de confiance des victimes, faibles financements, et absence de structures d’accueil adaptées. Autant de défis qui compliquent l’atteinte de leurs objectifs.


La date du 25 novembre puise son origine dans une tragédie. En décembre 1999, les Nations unies ont proclamé cette journée internationale en souvenir de l’assassinat des sœurs Mirabal (Patricia Minera et Maria Terza) victimes du régime autoritaire du Costa Rica. Leur mémoire est devenue un symbole mondial de résistance contre les violences faites aux femmes.

Toimayat H. Ali

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