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Lutte contre les violences basées sur le genre I Les comités de veille «dépourvus de moyens de travail»

Lutte contre les violences basées sur le genre I Les comités de veille «dépourvus de moyens de travail»

Société | -   Hamidou Ali

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Dix comités de veille et d’alerte ont été mis en place sur l’ensemble des îles pour faire face à la recrudescence des actes de violence basées sur le genre. Des leaders communaux, des maires, des chefs des villages, entre autres, avaient été impliqués dans le processus en raison de leur proximité avec les citoyens pour signaler les actes et ou les tentatives de violence dans les localités.

 

Les comités de veille en charge de la campagne de lutte contre les violences basées sur le genre (Vbg) sont “dépourvus de moyens de travail”, d’après les animateurs. Les personnes mobilisées dans les régions pour assurer les signalements des cas et accompagner les victimes ne disposent pas de moyens techniques leur permettant d’agir en cohérence par rapport aux missions qui leur ont été assignés. La commissaire en charge du genre avait elle aussi reconnu ce déficit criant de moyens.


“Les animateurs devraient avoir un’appui logistique et du personnel compétent avec des fonds d’urgence et d’assistance sociale devant leur permettre au moins, d’accompagner les plus vulnérables et se rapprocher des victimes”, a ajouté Mariama Ahamada M’sa dans un entretien accordé la semaine dernière à Al-watwan. À en croire la commissaire au genre, les comités de veille ont été mis en place grâce à la collaboration des bailleurs qui partagent l’intérêt d’en finir avec la recrudescence des actes de violences mais avec des moyens limités.


Elle se dit “plus ou moins satisfaite des travaux des comités de veille” mis en place, au début de l’année, pour favoriser la lutte contre les violences chez les femmes et les enfants. Mariama Ahamada M’sa a reconnu “les efforts des animateurs et animatrices présents dans les communes pour alerter, anticiper et assister les victimes”. Les animateurs recrutés par l’Unfpa assurent les missions d’agents de relais communautaires et des missions de liaisons avec le service d’écoute par l’assistance aux victimes.

En finir avec la recrudescence des actes de violences

Avec des séances des sensibilisation dans leurs communes respectives, ces animateurs fournissent au Service d’écoute, des rapports mensuels, sur leurs activités dans leurs zones d’intervention. C’est pourquoi la commissaire a rendu hommage aux élus locaux. “De telles missions ne seraient possibles sans la franche collaboration et la confiance avec les leaders communaux (les chefs des villages, des préfets, des prêcheurs, entre autres)”, a-t-elle assuré. Mariama Ahamada M’sa a rappelé que des leaders communaux, des maires, des chefs des villages, entre autres, avaient été impliqués dans le processus en raison de leur proximité avec les citoyens pour signaler des actes et tentatives des violences basées sur le genre dans les localités.“Car leur proximité avec les différentes couches de la société et leur implication pourraient aider à éliminer toutes les formes de violence et renforcer les missions de sensibilisation en suscitant l’engagement de tous, pour signalements des actes et tentatives des Vbg”, a estimé la commissaire qui a ainsi souligné le travail engagé par des comités dans de nombreuses régions du pays.


L’animateur du comité de Bambao ya Mbwani, à Ngazidja, Bouchirane Saindou a enregistré trois cas dont de violences économiques et familiales (mariages précoces). “J’ai échangé avec les familles de la jeune fille pour annuler ce mariage précoce, ce qui n’a pas été du tout facile. Avec l’appui d’un chef du village, j’ai fait la médiation d’un couple qui, à travers un long conflit, vouait partager la garde des enfants”, a indiqué l’animateur.


Sa collègue de la région d’Itsandra Hamanvu, par contre, “n’est pas satisfaite des réactions des habitants de la région qui ne communiquent pas avec le comité de veille pour certains cas mais préfèrent aller régler les cas ailleurs”.Elle ajoute : “Je ne suis pas certaine que les communautés ne dissimulent pas des cas de violences”, a elle-fait savoir au téléphone. Soi-ima Bendjadi fera savoir que les trois cas des violences dont elle a gérés ne reflèteraient pas “les interventions enregistrées durant certaines séances des sensibilisations”, sollicitant “un appui des partenaires aux séances de sensibilisations pour mieux convaincre les cibles”.

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