Afin de lutter contre les violences faites aux femmes et aux jeunes, ainsi que contre les agressions morales et physiques, la gendarmerie nationale a lancé, depuis le mois de mars à Mwali, une vaste campagne de sensibilisation. Cette initiative s’adresse principalement aux jeunes dans les espaces publics, à l’université et dans les établissements scolaires.
Le mardi 8 avril dernier, elle a entamé une tournée dans la région de Mledjele, plus précisément dans la localité de Ouallah 2. L’objectif est clair : sensibiliser la population afin d’éradiquer ce fléau qui gangrène le pays, et dont Mwali n’est malheureusement pas épargnée.
La mort tragique de la jeune Asmaïda Mourdane, survenue à Ouallah en février dernier, a profondément marqué les esprits. Selon le commandant Abdallah Ibrahim, ce drame illustre la vulnérabilité des jeunes face aux agressions dans les rues. Il pointe du doigt plusieurs facteurs aggravants : la consommation de tabac, l’alcool, et le manque d’éducation parentale.
«Cette jeunesse est l’avenir du pays. Il faut la protéger quelles que soient les circonstances », insiste le commandant.
D’après les données du service d’écoute de Mwali, «41 cas d’agressions sexuelles » ont été recensés en 2022, 37 en 2023, et 31 en 2024. Bien que la tendance soit à la baisse, cela ne signifie pas que la menace est écartée.
« 41 cas d’agressions sexuelles »
Pour illustrer la fermeté des autorités, le commandant a évoqué l’affaire de trois gendarmes accusés d’avoir violé une jeune fille lors d’une patrouille nocturne, à la suite d’un incident à Fomboni, en 2023. «Ces agresseurs ont été radiés de la gendarmerie nationale. Malheureusement, la mère de la victime a exigé une compensation financière plutôt que l’emprisonnement des coupables», a précisé notre source.
Le commandant a également rappelé les sanctions prévues par le Code pénal comorien. L’article 302 stipule que les agressions sexuelles sont passibles de 10 à 15 ans de prison ferme, assorties d’une amende de 1 à 5 millions de francs comoriens. Par ailleurs, l’application stricte de la peine de mort pour les meurtriers est évoquée par les jeunes de Ouallah 2, qui souhaitent voir disparaître ces actes barbares qui secouent le pays.La campagne de sensibilisation a commencé à l’Université des Comores, sur le site de Fomboni, et se poursuivra dans d’autres localités de l’île de Mwali, toujours avec les mêmes objectifs : informer, protéger, et prévenir.