La question des Violences basées sur le genre (Vbg) demeure un sujet préoccupant dans toutes les communautés, selon les observations de Farah Aboubacar, une militante engagée dans cette lutte. En effet, malgré les efforts déployés, ce fléau persiste et représente un défi majeur pour la société comorienne.
Notre interlocutrice souligne que l’un des principaux obstacles à surmonter est le tabou qui entoure ces violences. Dans de nombreux cas, il est difficile pour les victimes, en particulier les femmes vivant avec leur partenaire, de signaler ces abus. Selon ses recherches, environ 17 % des femmes aux Comores ont été victimes de violences physiques ou sexuelles, et plus de 30 % se sont mariées alors qu’elles étaient encore des enfants.
Cependant, la réponse judiciaire à ces violences est souvent jugée défaillante. Les organisations engagées dans cette lutte déplorent le manque de responsabilité des auteurs de ces actes, ce qui conduit à une impunité généralisée. Les survivantes se retrouvent souvent seules à affronter leurs agresseurs, sans obtenir justice.
Punir sévèrement les actes de violences faites aux femmes
Outre les conséquences juridiques, les Vbgs ont également un impact psychologique dévastateur sur les victimes. Les femmes qui en sont victimes peuvent souffrir de troubles mentaux graves, et dans certains cas extrêmes, se donner la mort pour échapper à leur douleur. Les spécialistes soulignent cependant que ce sont souvent les agresseurs eux-mêmes qui tuent simplement leurs victimes pour dissimuler leurs crimes.
Farah Aboubacar insiste sur la nécessité de briser le silence autour de ces violences et de les partager ouvertement. Elle dénonce fermement le féminicide comme une réalité brutale qui doit être combattue avec détermination. Les autorités doivent fournir les outils nécessaires pour enquêter sur ces crimes et traduire les coupables en justice, selon elle.
Abdou Nadjatte Omar, officier enquêteur à la brigade des mineurs et des mœurs, confirme la gravité de la situation. Les victimes de violences sexuelles sont souvent terrorisées et traumatisées, incapables de réagir ou de chercher de l’aide, d’après son constat. Elle souligne la nécessité d’une prise en charge spécialisée pour ces victimes, afin de les aider à surmonter les séquelles psychologiques de leurs traumatismes.