La gouverneure de l’île de Ngazidja, Mhoudine Sitti-Farouata, a présidé hier, jeudi 21 septembre, la cérémonie de mise en place officielle de la Commission de gestion et de prévention des conflits à Ngazidja, au palais de Mrodjou. Cette commission est composée de vingt-cinq personnes, dont cinq du gouvernorat de l’île, deux du muftorat, un policier, le commandant de groupement de la gendarmerie de Ngazidja, le président de l’Association Salam, le directeur de cabinet du ministère des Finances, un représentant de la chambre nationale des notaires, un de la fédération de foot, un oulémas, un jeune leader pour la paix, un préfet et une représentante des femmes leaders pour la paix.
Ces derniers se chargeront, selon elle, de consolider et de promouvoir la paix sociale par des actions de médiation sociale, d’éducation civique, notamment auprès des jeunes, à travers les équipes sportives et les associations culturelles, ainsi que de coordination de la coopération en matière de paix sociale.
Mhoudine Sitti-Farouata a expliqué que la création de cette commission découle des nombreux conflits de nature diverse qui ont éclaté dans l’île et ont perturbé la cohésion sociale. Elle a également mentionné que les études menées par l’Ong Salam à Ngazidja ont révélé un niveau élevé de fragilité sociale, avec 78% des communautés villageoises en crise sociale. Ces crises sociales sont fréquentes et ont un impact sur d’autres aspects socio-politico-économiques tels que les mariages, la circulation routière et le commerce.
La gouverneure a aussi noté que le mécanisme de réconciliation durable est soit inexistant, soit peu performant. «Cela constitue une faiblesse majeure dans le développement communautaire, et le manque de compréhension de la notion de paix est exacerbé par les jeunes, les équipes sportives, les associations culturelles et de développement, qui ne favorisent pas l’implication des médiateurs traditionnels et religieux pour trouver des solutions», a-t-elle soutenu.
Toujours dans son intervention, la gouverneure a également évoqué le triste cas du jeune garçon de dix-sept ans décédé il y a un an à la suite d’un match de football, ainsi que le décès d’un chef de famille à Ntsoralé ya Dimani.Le conseiller en paix et sécurité du bureau du coordinateur résident du système des Nations-Unies, Ednam Songay, a salué cette initiative visant à promouvoir la paix au sein des communautés comoriennes, faisant remarquer que cela représente un défi majeur car, selon lui, « dans toute société, la paix est l’exception, tandis que les conflits font partie du quotidien».
Il a ajouté que suite à la création de cette commission, il est maintenant nécessaire de réfléchir aux valeurs à promouvoir en priorité et à la manière de pérenniser ses actions.