Afin d’offrir un habitat aux poulpes dans des zones marines dépourvues de coraux, le Parc national de Mohéli (Pnm) a lancé, depuis le mercredi 16 juillet, l’installation de pots spécifiques dans certaines localités de l’île. Cette initiative, pilotée par le gouvernement comorien avec le soutien financier de la Banque mondiale, s’inscrit dans le cadre du Projet de résilience du système alimentaire aux Comores, qui vise à lutter contre l’insécurité nutritionnelle dans le pays.Ce projet pilote est actuellement en phase d’expérimentation dans deux zones : la ville de Djoiezi (commune de Moilimdjini, région de Dewa) et le village de Barakani (commune de Moimbao, à l’ouest de Mwali). Au total, 5 000 pots seront installés dans les semaines à venir : 3 000 à Djoiezi et 2 000 à Barakani.
Un accès durable aux poulpes
Selon Adfaon Mchinda, chargé de mission au Pnm, plus de 2 000 pots ont déjà été placés en mer par les plongeurs du parc, en collaboration avec les communautés de pêcheurs locales. Fabriqués à base de ciment mélangé à du sable, ces pots, de forme similaire à celle des canaris, servent d’abris pour les poulpes. « Ils sont résistants à l’eau de mer et répondent efficacement aux exigences de protection de l’environnement », a-t-il expliqué, en précisant qu’une formation sera bientôt dispensée aux pêcheurs locaux sur les techniques de capture respectueuses de l’écosystème.
Djoiezi et Barakani se situent dans des zones côtières non contrôlées par le Pnm, où les écosystèmes littoraux sont dégradés et peu productifs comparés à d’autres localités de l’île, comme Nyumasuwa, où le processus de repos biologique (période durant laquelle la pêche du poulpe est officiellement interdite pour permettre sa reproduction) est mieux respecté et plus efficace.C’est justement pour compenser cette faiblesse écologique que cette phase d’expérimentation a été lancée. L’objectif est de permettre aux populations locales un accès durable aux poulpes, en assurant leur disponibilité tout au long de l’année.