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Lutte contre l’érosion I pourquoi il ne faut pas planter n’importe quel arbre ?

Lutte contre l’érosion I pourquoi il ne faut pas planter n’importe quel arbre ?

Société | -   Nakib Issa

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Face à l’accélération de l’érosion des sols et à la multiplication des inondations, les campagnes de reboisement se multiplient aux Comores. Mais planter des arbres ne suffit pas : il faut le faire de manière réfléchie, technique et adaptée à chaque zone.

 

Avec son relief accidenté, dominé par des pentes abruptes, des sols rocheux et souvent dénudés, notre archipel est particulièrement vulnérable. L’agriculture intensive, la déforestation ou encore la construction dans des zones à risque aggravent cette fragilité, et expose le territoire à des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes.
Pour faire face à ces défis, plusieurs associations locales s’engagent dans des actions de reboisement. Parmi elles, l’association Ngo’Shawo plaide pour une approche scientifique et durable. «Pour limiter ces phénomènes, nous devons planter des arbres capables de stabiliser les sols grâce à leur système racinaire. Ils réduisent aussi l’impact du ruissellement en absorbant les eaux de pluie, limitant ainsi les risques d’inondation», explique Abdallah Ahamada, coordinateur du projet au sein de l’association.


Mais tous les arbres ne se valent pas. Certaines espèces, comme les eucalyptus présents dans les forêts humides, bien qu’introduites aux Comores, possèdent une forte capacité de transpiration et peuvent absorber d’importantes quantités d’eau. D’autres, endémiques, comme le mdouri ou le damasoha, sont particulièrement adaptés aux sols locaux. «Il est important d’accompagner ces actions par des pépinières capables de reproduire ces espèces spécifiques aux écosystèmes forestiers comoriens », insiste-t-il.
Les objectifs de reboisement varient aussi selon les zones. En milieu urbain, il s’agit souvent d’améliorer le cadre de vie, la qualité de l’air ou encore l’esthétique des routes et espaces publics.

En milieu rural, les plantations sont davantage orientées vers la production agricole ou la restauration des forêts. Au-delà de la technique, le coordinateur de Ngo’Shawo rappelle l’importance de la mobilisation citoyenne. «La protection de l’environnement est une responsabilité collective. Aux Comores, nous sommes en première ligne face aux effets du changement climatique. Il est temps de changer nos pratiques, d’agir pour aujourd’hui et de préparer l’avenir. Le passé est derrière nous, le futur reste incertain, mais le présent nous donne l’opportunité de tout transformer. Engageons-nous, pour un avenir meilleur et une justice climatique équitable», conclut-il.

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