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L’Actic demande l’abandon des nouvelles grilles tarifaires de l’Anrtic

L’Actic demande l’abandon des nouvelles grilles tarifaires de l’Anrtic

Société | -   Abdou Moustoifa

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L’association comorienne des consommateurs des Tics ne compte pas mordre la poussière et promet de s’opposer à ces mesures jusqu’à ce qu’elles soient abandonnées. Elle conseille à Comores Telecom de ne pas appliquer ces tarifs au risque «de s’autodétruire».

 

La décision de l’Anrtic appelant aux opérateurs d’augmenter leurs tarifs continue de faire grand bruit. Au lendemain de sa publication, les acteurs du secteur n’ont pas tardé à réagir. Le premier à monter au créneau est l’Association comorienne des consommateurs des Tics (Actic). Dans une conférence de presse organisée hier au siège de Comor’Lab, l’Actic a dénoncé les mesures prises par le régulateur qui, selon les conférenciers, vont «fortement impacter les consommateurs».
Les mesures en question prévoient une hausse des tarifs de la data. Avant de prendre la décision, l’Anrtic a annoncé avoir recueilli les avis des deux opérateurs : Comores Telecom et Telco. Le premier a admis qu’il vend à perte pendant que le second s’est plaint d’un effondrement de la valeur du marché. Pour le président de l’Actic, les raisons de la hausse annoncée sont à chercher dans un rapport rédigé récemment sur l’usage des data aux Comores. «Le rapport de cet expert a révélé que l’opérateur historique vendait à perte. On veut juste sauver Comores Telecom. C’est la motivation qui se cache derrière ces mesures. Et nous les contestons», a pesté Hamidou Mhoma devant la presse. Il poursuivra que «si la société nationale des Tics est plombée par sa masse salariale et les contrats qui sont à son défaveur, cela ne devrait pas avoir des répercussions sur les consommateurs»

Consommateurs, les perdants

Une augmentation de coût de l’électricité aurait pu être compréhensible car cela dépend des fluctuations mondiales des matières premières, s’est illustré le numéro 1 de l’Actic. «Mais les coûts de la bande passante est valable pendant 15 ans. Pourquoi une telle hausse alors que déjà les tarifs actuels nous placent dans la catégorie des pays où la data se vend cher», s’interroge-t-il. Si ce dernier reconnait au régulateur ses missions de protéger les opérateurs, il a, dans la même occasion, rappelé le principal rôle de l’Anrtic qui est celui de veiller aux intérêts des consommateurs.
Revenant sur l’origine de cette décision, Hamidou Mhoma lâchera : «Telco ne peut pas débarquer et attendre un retour sur les investissements au bout de deux ans. Ils doivent s’armer de patience. Je crois qu’au fil du temps, ils se sont rendus compte que l’opérateur historique a suivi la cadence en termes d’offres», analyse notre conférencier. Ainsi, le président de l’Actic déconseille Comores Telecom de procéder à une quelconque augmentation, sinon, prévient-il, «elle creusera sa propre tombe et engendrera une baisse drastique des volumes, et éventuellement une fuite de ses abonnés».


Une situation de duopole

L’association des consommateurs des Tics ne compte pas baisser les bras et invite l’Anrtic à revenir sur sa décision qu’elle juge contreproductive. «Où était-elle lorsque Comores Telecom avait le monopole dans le secteur et fixait ses prix à sa guise aux dépens des Comoriens. Elle n’osait pas le rappeler à l’ordre. Aujourd’hui, avec l’arrivée du second opérateur, les consommateurs bénéficient des tarifs abordables et paradoxalement on demande aux deux leaders de mettre la barre haute. C’est du jamais vu dans le monde. Le régulateur aurait pu les sommer de maintenir les offres existantes si elle constatait que les règles de la concurrence étaient violées. On en n’est pas là», a déploré le conférencier qui était entouré du coordinateur technique de l’Actic, Naguib Mhamadi, et un autre membre de l’Actic, Marie Abdallah.
Les nouvelles mesures risquent de conduire les opérateurs à «une situation de duopole», craint Hamidou Mhoma. C’est-à-dire les deux sociétés se mettent au diapason pour avoir presque les mêmes tarifs et les mêmes offres. Pour l’instant, aucun opérateur n’a réagi. Les jours qui viennent s’annoncent cruciales. Les consommateurs eux peuvent en profiter des offres disponibles jusqu’au 1er décembre.


Abdou Moustoifa

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