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L’avocat de Sambi dénonce "les mesures" de la brigade judiciaire

L’avocat de Sambi dénonce "les mesures" de la brigade judiciaire

Société | -   Mariata Moussa

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Placé en mandat de dépôt depuis le 20 août, l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi se voit imposé la présence d’un officier de police judiciaire pour assister à ses conversations avec ses visiteurs, y compris avec son avocat. Indigné de cette mesure, l’avocat de Sambi, Me Ahamada Mahamoud, appelle les autorités judiciaires à réagir rapidement pour mettre fin à ce genre de pratique.

 

Dix jours après l’inculpation et le placement en détention provisoire de l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, un de ses avocats, Me Ahamada Mahamoud, a rencontré la presse hier, mercredi 29 août, au restaurant Le Select, pour dénoncer «les nouvelles mesures imposées » à son client. Cette entrevue avec la presse avait pour objet, selon Me Ahamada Mahamoud, d’informer la population comorienne sur cette mesure qui, de son avis, «viole les droits élémentaires de son client », à savoir, « le respect du principe de confidentialité des conversations d’un avocat avec son client, garanti par l’article 116 du code de procédure pénal ». Pour l’avocat, cette violation presumée est constatée suite à une nouvelle mesure prise par le commandant de la brigade judiciaire de la gendarmerie nationale qui impose à un officier de police judiciaire d’assister aux discussions (tête-à-tête) de l’ancien président avec son avocat.


Me Ahamada Mahamoudou manifeste son indignation face à une telle mesure qui, selon lui, «n’honore pas le pays, bafoue l’état de droit et viole les droits de la défense». «Je ne peux pas me taire face à cette situation et j’ai souhaité vous en parler car c’est une affaire inquiétante, car si la situation ne change pas, pour préserver le secret professionnel, je ne vais malheureusement pas rendre visite à mon client», a-t-il fustigé.

Dans sa démarche consistant  à dénoncer « cette mesure arbitraire » du commandant de la brigade judiciaire de Moroni, l’avocat de l’ancien président a ajouté que l’article 116 qui garantit le principe de confidentialité des échanges entre avocat et son client est clair et stipule que «l’inculpé détenu,  peut aussitôt après la première comparution, communiquer librement avec son conseil. Le juge d’instruction a le droit de prescrire l’interdiction de communiquer pour une période de dix jours, renouvelable. En aucun cas, l’interdiction de communiquer ne s’applique au conseil de l’inculpé».


Au Sujet de cette intrusion d’un officier judiciaire pour assister aux différentes conversations de l’ancien président et ses visiteurs y compris son conseil, Me Ahamada Mahamoud a confié qu’aussitôt informé, il a appelé le juge d’instruction chargé du dossier pour présenter la situation. «Je ne me suis pas limité sur cette conversation téléphonique, car je lui ai également adressé un courrier pour lui demander de mettre fin à cette situation insensée».  Devant la presse, l’avocat a également appelé les autorités judiciaires à réagir rapidement pour mettre fin à ce genre de pratique. «Un officier de police judiciaire n’intervient pas dans une affaire en instruction sans une commission rogatoire émise par le juge et je ne cesserai pas de leur dire, la confidentialité des communications d’un avocat et son client est sacrée. C’est pourquoi le législateur les a préservé», a-t-il conclu.

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