Les partis de l’Union de l’opposition se sont réunis, jeudi 22 février, au quartier général du parti Juwa. Moustoifa Saïd Cheikh, Abdallah Tocha Djohar, Mahamoud Wadaane, Ali Mhadji ou encore Ibrahim Abdourazak (Razida) se sont livrés, trois jours après le déversement de clous sur le tarmac de l’aérodrome de Bandar es Salam à Mwali, sur le “climat délétère” qui prévaut dans le pays depuis la tenue, début février, des assises nationales.
Tout en condamnant cet “acte ignoble”, l’Union de l’opposition dénonce la “terreur” instaurée par le régime en place, laquelle a conduit à une réaction aussi extrême. L’Union de l’opposition a commencé par botter en touche les accusations portées à son encontre par les partis de la mouvance présidentielle.
Le Juwa, pas plus qu’un autre parti de l’opposition, n’est impliqué dans cette histoire, a tenu à rassurer Moustoifa Said Cheikh.
Le leader du Front démocratique (Fd) considère cette accusation comme une tentative pour le pouvoir de déstabiliser l’opposition. “Jamais une opposition n’a été aussi soudée”, a fait valoir le député du Hambuu, Ali Mhadji. Les responsables de ce forfait, selon eux, sont à chercher ailleurs.
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Le député Abdallah Tocha Djohar s’en est pris particulièrement à Saïd Larifou du parti Ridja. L’avocat avait, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, qualifié l’acte qui s’est produit à l’aérodrome de Bandar es Salam d’”attentat”. Pour le député Tocha, Me Saïd Larifou n’est pas le mieux placé pour juger de cet acte n’étant ni procureur, ni porte-parole du gouvernement, ni même un membre quelconque de celui-ci.
Il considère son intervention comme un “mépris” à l’endroit des personnes habilitées à s’exprimer sur le sujet. Il regrette que l’avocat – qui n’a de statut autre que celui d’”animateur du twarab des assises”, selon Moustoifa Saïd Cheikh – se soit ainsi exprimé sans tenir compte des préliminaires de l’enquête.
Comment Saïd Larifou qui se dit être un homme de droit peut-il parler d’attentat. Au pire, il aurait pu parler de tentative d’attentat, avance-t-il.
Le président du Rifaid Comores, Mahamoud Wadaane, s’attaquera, lui, aux services de sécurité. Il ne comprend pas que des individus aient pu s’introduire à l’aéroport de Bandar es Salam, où le président devait pourtant prendre un vol vers Moroni, au nez et à la barbe de la sécurité aéroportuaire, des forces armées et des services de renseignements.
Des services de renseignements, ajoute Moustoifa Saïd Cheikh, qui ont su que Hassane Ahmed El Barwane (secrétaire général du Juwa, ndlr) allait prendre un bateau à Shindini pour Mwali, mais n’ont pas su veiller à la sécurité du président de la République”.
À en croire Ibrahim Abdourazak (Razida) de l’Updc, “cet acte ne visait pas principalement le président de la République mais l’avion de la compagnie Int’air îles et les citoyens qui se trouvaient à bord”.
Il s’explique par le fait que l’avion du président, en provenance de Wani à Ndzuani, ait atterri sans souci à Bandar es Salam. Le représentant de l’Updc demande la “démission pure et simple du colonel Mohamed Anrifi” qu’il considère être le “premier responsable de cette défaillance sécuritaire qui aurait pu coûter la vie à des citoyens comoriens”.
À l’unisson, les partis de l’Union de l’opposition “exhortent le gouvernement à relâcher les 45 personnes arrêtées et torturées dans le cadre de cette affaire”. Ils déplorent ces agissements qui témoignent de la “dictature” installée dans le pays.