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Ma-mwe et Eda ont désormais le monopole de la gestion de l’eau

Ma-mwe et Eda ont désormais le monopole de la gestion de l’eau

Société | -   Nazir Nazi

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Un arrêté de la vice-présidence en charge du ministère de l’Energie vient d’être publié dans ce sens. Jusqu’ici, la gestion était assurée par les communes. A la Ma-Mwe, on soutient que cette réattribution a été décidée parce que l’eau ne peut pas être gérée «par différentes sociétés à la fois». D’autant plus qu’il aurait été constaté que la gestion communautaire de l’eau «a échoué pour des raisons financières».

Un arrêté, N°18 :012, portant attribution de la gestion de l’eau sur l’ensemble du territoire de l’Union des Comores aux sociétés Ma-mwe et Eda a été signé le mois dernier par le vice-président en charge du ministère de l’Energie, Djaffar Ahmed Saïd Hassani. Cela, suite à des recommandations du conseil des ministres du 28 avril dernier. Cette réattribution suscite le débat, sachant que la gestion des projets communautaires de l’eau était assurée dans le pays par les mairies.   

Interrogée au téléphone, la directrice nationale de l’eau et de l’assainissement à la vice-présidence, Chadhuiliati Abdou Chakour, a répondu qu’elle ne peut pas donner plus d’informations à ce sujet «surtout que c’est une décision venant d’en haut», a-t-elle précisé. Elle a toutefois assuré que la gestion de l’eau par les mairies est conforme à la loi 2011. «La direction de l’eau se conforme à la loi sur la décentralisation, d’où la gestion communautaire. D’ailleurs, au niveau de notre direction, nous n’avons pas reçu de copie de l’arrêté en question», a confié la directrice nationale de l’eau et de l’assainissement.

Au niveau de la Ma-mwe, le directeur de l’eau, Soundi Goulam, a soutenu que la réattribution a été décidée parce que l’eau ne peut pas être gérée «par différentes sociétés à la fois». Selon lui, «les autorités» ont constaté que la gestion communautaire de l’eau a échoué et qu’il devient difficile aux communautés d’assurer de façon effective la fourniture de l’eau. «Les communautés n’arrivent pas à supporter les coûts. Sans la subvention de l’Etat, il est pratiquement impossible qu’elles puissent assurer cette mission», est convaincu le directeur de l’eau au sein de la société publique.

Scinder Ma-mwe?

Soundi Goulam est, en outre, revenu sur le prix unitaire de l’eau qui ne serait «pas identique dans toutes les régions de Ngazidja». A l’entendre, le fait d’attribuer ce monopole aux producteurs et distributeurs publics de l’eau peut aider à aller vers une harmonisation du prix. «Des discussions avec les mairies sont en cours parce qu’il y a eu des investissements étatiques et d’autres investissements villageois. Nous sommes en train de nous préparer à relever ce défi», a-t-il dit.


Une source bien informée a laissé entendre que l’attribution de la gestion de l’eau à la Ma-mwe et à l’Eda sur l’ensemble du territoire de l’Union des Comores ne veut pas dire que la Ma-mwe va être scindée en une société de l’électricité et en une autre, qui serait chargée de l’eau.

Selon la chargée de communication de la Ma-mwe, Mohamed Ali Charifa, c’est une mission publique qui lui est confiée par l’Etat, cela se traduit par une prise en charge de l’exploitation technique des forages et des réseaux d’adduction d’eau potable. «C’est une normalisation sur la qualité de potabilité de l’eau par le traitement à la chloration conformément aux normes de l’Oms, comme c’est le cas avec l’eau exploitée à Vuvuni et Mde, et c’est aussi pour aboutir à une tarification nationale pour en faciliter l’accès à toute la population», a-t-elle estimé. Selon elle, actuellement les prix du mètre cube dans certains réseaux communautaires sont tellement élevés que la population a du mal à se ravitailler.

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