Les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs arrestations vendredi 3 septembre. Des manifestants ont été d’abord repérés puis interpellés. Des pierres, des carcasses de pneus et d’autres objets divers avaient été jetés sur la route menant Magoudjou à Volo volo.De simples passants auraient aussi été arrêtés. C’est le cas de Rafoudine Abdallah, arrêté sur la route menantau palais de justice alors qu’il se rendait à l’ancien centre médico-urbain (Cmu), pour prendre un taxi et se rendre à Mkazi, sa localité.
Il s’est vu embarqué dans un pick up bleu de la gendarmerie. Sa mère, Fatima Madi Hamadi, demande la libération de son garçon. «Mon fils allait prendre le taxi pour rentrer à la maison. Il a été arrêté par les forces de l’ordre sans aucune raison valable. C’est incohérent, est-ce qu’on a plus le droit de circuler dans ce pays ?», se demande la maman de Rafoudine Abdallah, d’une voix abattue , le visage boulversé
Aucun chiffre sur les arrestations
La gendarmerie nationale ne donne aucun chiffre sur les arrestations qui ont lieu au cours de cette marche. Elle justifie les arrestations par la note de réquisition reçue. « Si on a procédé à ces arrestations c’est parce qu’on a eu l’autorisation de le faire. Cette manifestation n’était pas autorisée par les autorités locales, ni le préfet ni le maire », dira le commandant Zakaria. Sur des vidéos publiées sur les réseaux sociaux vendredi dernier, on voyait des éléments des forces de l’ordre, Gipn descendre de leur pick up bleu pour procéder à des arrestations des passants.
Ces arrestations s’ajoutent aux deux autres opérées 26 août dernier. Deux membres du mouvement Mabedja, Chamoun Soudjay et Farhane Athoumani sont toujours placés en détention.Le mouvement Mabedja est constitué des jeunes de la diaspora comorienne arrivés aux Comores pour demander un changement à tous les niveaux dans la société comorienne. Ces jeunes dénoncent vigoureusement la manière dont le pays est géré, et demandent des solutions face, par exemple, «à la vie chère, aux viols d’enfants et aux injustices», entre autres.
Nourina Abdoul-Djabar
