Une réunion des jeunes membres d’un groupe dénommé «Mabedja» a eu lieu vendredi 27 août à la place Bichiyoni à Ikoni dans une ambiance bon enfant. Le sourire aux lèvres, l’assistance dégageait un aire de « libération » au rythme des chants et des danses. Des jeunes, hommes, femmes, avaient fait le déplacement, pour marquer ce rendez-vous et exprimer «notre ras le bol, et dénoncer ainsi, la vie chère, les violences sexuelles et l’insécurité dans le pays».
Madame Djamila, ayant pris la parole à Ikoni, a expliqué les motivations avancées par les Mabedja pour organiser ce rassemblement. Elle a d’abord demandé le relâchement de ses collègues arrêtés ainsi que ceux qui sont retenus «sans raison ni jugement». Toujours selon les membres du mouvement panafricain «Mabedja», le pays doit changer de ligne de conduite. «Ce n’est pas normal que des actes ignobles notamment les actes criminels et abus sur mineurs s’inscrivent dans le quotidien du Comorien. Il est temps que ça cesse», a lancé un des leaders du mouvement avant d’annoncer que le groupe annoncera «le jour de la grande marche pacifique qui se tiendra à Moroni, aux yeux de tous». Certains orateurs ont clarifié leur position.
«La réunion ne consiste pas à hurler « Azali nalawe ! ». Mais plutôt, à dénoncer la vie chère à laquelle fait face le Comorien, les injustices et la recrudescence des cas de viols faits sur les mineures», a expliqué un membre du mouvement. Les jeunes, qui ont pris la parole à tour de rôle, ont fait savoir qu’ils sont «contre personne», mais que «ce sont plutôt les larmes que déversent chaque jour les parents dont les enfants sont victimes d’abus à longueur de journées qui les a poussé à agir ainsi».
Les organisateurs se sont plaints du sort qui leur a été réservé au cours de leurs tournées dans certaines localités du nord de Ngazidja. Ils affirment que des hommes en treillis auraient «saccagé nos voitures». Al-watwan n’est pas en mesure de confirmer de telles allégations. Ils ont profité pour remercier des jeunes de Mitsamihuli qui les ont aidés dans leur démarche.
Peu avant la fin de la rencontre, un pick-up de la gendarmerie nationale s’était approché de la place Bichiyoni avant d’essuyer des jets de pierres de la part des jeunes présents. Le véhicule a fait demi-tour. Un gendarme aurait été blessé à la tête.
Adabi Soilihi Natidja