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Maecid-Affaire du faux passeport de service I L’enquête pourrait être «longue» à cause «de possibles complicités»

Maecid-Affaire du faux passeport de service I L’enquête pourrait être «longue» à cause «de possibles complicités»

Société | -   A.S. Kemba

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Deux hommes sont actuellement au cœur de l’enquête : un cadre du ministère des Affaires étrangères et un autre individu, bénéficiaire du faux passeport présumé, qui s’est rendu en France, il y a moins de trois semaines, via probablement Dar Es Salam où un contingent de «clients» l’attendait pour un voyage de fortune vers l’Hexagone. Les autorités comoriennes, visiblement très gênées, ne se sont toujours pas prononcées sur cette affaire.

 

L’enquête sur le faux passeport de service présumé, délivré frauduleusement à un individu qui s’est fait passer pour un cadre de la Banque centrale des Comores (Bcc) pourrait être «longue», selon une source proche du dossier. Celle-ci ne précise pas toutefois le temps nécessaire au bouclage des informations préliminaires. «Les investigations se poursuivent, cela prendra du temps car nous estimons qu’il devrait y avoir de possibles complicités dans la chaîne», ajoute cette source.


Deux hommes sont actuellement au cœur de l’enquête : un cadre du ministère des Affaires étrangères, arrêté il y a près de deux semaines et un autre individu, bénéficiaire du faux passeport, qui s’est rendu en France, il y a moins de trois semaines, via probablement Dar Es Salam où un contingent de «clients» l’attendait pour un voyage de fortune vers l’Hexagone. On apprend que l’homme en question, qui a obtenu ce visa Schengen grâce à ce faux passeport de service, actuellement recherché, devait rejoindre «huit personnes dont trois femmes» en Tanzanie. «Ce sont tous des Comoriens qui attendaient cette personne détentrice de ce faux passeport de service à Dar Es Salam qui devrait leur faciliter un voyage en France», poursuit notre source.

«7000 euros par personne»

Mais de quoi reproche-t-on à ce cadre du ministère des Affaires étrangères ? «On lui reproche d’avoir fait délivrer frauduleusement un passeport de service à une personne qui a usurpé une fonction à la Banque centrale. Il avait des faux cachets, falsifié la signature et tous les documents afférents, c’est un acte grave», a indiqué notre source. «L’intéressé a déjà reconnu les faits qui lui sont reprochés, il a dit avoir fait un faux cachet, falsifié des documents avec une fausse signature, il nous a fourni de nombreuses informations qui nous permettent de comprendre la chaîne», ajoute notre interlocuteur.


Selon d’autres sources, les « huit » Comoriens en attente à Dar Es Salam auraient déboursé «7000 euros par personne» , soit une somme égale à 56.000 euros (27,5 millions de francs comoriens). On apprend que ce sont les agents de la Paf en France qui ont remarqué l’attitude suspecte de l’individu avant de transmettre l’information à leurs collègues comoriens.


A ce stade de l’enquête, il est difficile de savoir si les «huit» personnes avaient remis les sommes promises à l’individu qui devrait leur faciliter le voyage. Ces «clients» devaient probablement attendre «le boss» pour les procédures de délivrance de leurs visas en Tanzanie avant leur départ car ils n’avaient pas de visa au départ de l’aéroport de Hahaya, à en croire d’autres sources.


L’individu recherché avait promis des visas à «ses clients» en Tanzanie ou voulait seulement les berner en leur montrant son vrai-faux passeport, récupérer les fonds et les abandonner dans la nature (à Dar) avant de prendre l’avion pour Paris ? «Nous sommes en train de creuser pour comprendre cette sordide histoire», dit encore notre source proche de l’enquête.


Des questions restent en suspens. A qui profite l’opération? Le protocole de délivrance d’un passeport de service a-t-il été respecté ? Comment les services de la Police de l’Air et des frontières (Paf) n’ont-ils pas pu identifier l’individu en question? Le cadre du ministère des Affaires étrangères est «sous observation» au ministère de l’Intérieur pour les besoins de l’enquête, selon le terme consacré en attendant son éventuelle inculpation formelle par le parquet de la République.Les autorités comoriennes, visiblement très gênées, ne se sont toujours pas prononcées sur cette affaire.

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