logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Magasins de riz fermes I L’Onicor et le service des prix s’accusent mutuellement

Magasins de riz fermes I L’Onicor et le service des prix s’accusent mutuellement

Société | -   Abdou Moustoifa

image article une
Depuis quelques jours, le service de contrôle des prix procède à des fermetures de magasins qui vendent le sac au prix convenu avec l’office national d’importation et de commercialisation du riz, reprochant à l’entreprise publique de s’arroger des pouvoirs qui ne relèvent pas de ses compétences. L’Onicor lui, dénonce en revanche un «sabotage de son ministère de tutelle».

 

Que se passe-t-il entre l’Onicor et le Service de contrôle des prix ? Les deux directions placées sous la tutelle du ministère de l’Économie, sont à couteaux tirés ces derniers temps. Ces dissensions, ont malheureusement commencé à faire des victimes parmi les grossistes vendant du riz dans la capitale.Cela fait plus d’une semaine que les agents du service des prix effectuent des descentes sur terrain à Moroni et ferment tous les magasins dont le sac de riz dépasse les 10.000 francs.Le problème, les commerçants affirment être en règle. «J’ai acheté à 11500, le sac. Ajouté au transport, je suis obligé de revendre à 12500 Fc. Mais le service de contrôle des prix ne veut rien entendre», déplorait une commerçante. Cette dernière, comme ses concurrentes tentent de rappeler sans succès, aux contrôleurs que l’Onicor vend le sac à 10 000 Fc.

Arrêté mars dernier

Donc, le citoyen ne peut l’acheter qu’à partir de 11 500 Fc. Ce prix, aurait été décidé lors d’une réunion organisée fin mai au siège de l’office afin de permettre à la société, confrontée à des difficultés financières de souffler un peu. Y avaient pris part, le ministère des Finances, celui de l’Économie, le service des prix et le collectif des grossistes. Cet accord, visait à harmoniser le prix du grain blanc, assure-t-on côté Onicor. «Craignant justement ces sanctions, nous avions bien demandé à la direction de l’Onicor de nous fournir des garanties. Elle nous assurait que la présence des ministères concernés à la rencontre, était une sorte de caution. Aujourd’hui, des magasins sont cadenassés parce qu’ils vendent à 11500 le sac. C’est incompréhensible», fulminait Hamza, un des grossistes qui avaient pris part à la réunion d’harmonisation.


La Direction régionale du commerce intérieur, martèle pour sa part que les descentes qu’elle mène sont légales et rentrent dans le cadre de ses missions. Elle accuse au contraire l’office d’importation du riz de s’être arrogé des pouvoirs qui ne sont pas les siens.«L’Onicor ne fixe pas de prix. Il propose et nous homologuons. Et le ministère de l’Economie sort l’arrêté par la suite. Or jusqu’à lors, il n’y a que le prix de mars dernier qui fixés à 9450 francs le sac qui sont en vigueur. Pendant la rencontre, nous les avions dirigés vers notre ministère de tutelle pour la validation. Au lieu de ça, ils incitent les grossistes à vendre cher», explique, le chef du service contentieux de la direction du commerce.

Le prix appliqué actuellement sera celui des cargaisons

Selon nos informations, le prix appliqué actuellement sera celui des cargaisons attendues prochainement. «Nous n’avons rien contre les grossistes. Ils auraient seulement dû refuser d’acheter à 10 000 Fc le sac. Nous ne faisons qu’exécuter une convocation du ministère de l’Économie en date du 19 juin qui rappelle que le prix du riz ordinaire n’a pas changé», relève-t-on au niveau de la direction regionale du commerce intérieur.Au sein de l’Onicor, ces fermetures en cascade opérées par le service de contrôle des prix sont perçues comme du «sabotage».Jusqu’à quand les commerçants et les citoyens devront-ils continuer à faire les frais des bisbilles actuelles ? On ne le sait pas encore.

Commentaires