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Mairie de Fomboni: «Les 5 millions destinés aux communes n’ont jamais été débloqués»

Mairie de Fomboni: «Les 5 millions destinés aux communes n’ont jamais été débloqués»

Société | -

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Abdoul-Mouhaimine Abdallah est beaucoup plus préoccupé par la propreté et la sécurité à Fomboni. Le maire a des idées plein la tête mais n’a pas les bras longs pour les mettre en œuvre et aller au bout de ses ambitions. «La commune de Fomboni accompagne les actions de lutte contre les violences à l’égard des mineurs mais il nous faut en urgence une police municipale pour le contrôle de la ville et ses environs», a-t-il insisté. Entretien.

 

Monsieur le maire, quel sentiment éprouvez-vous, trois mois après votre élection à la tête de la mairie de Fomboni ?

Cela fait trois mois et non un an que je suis à la tête de la commune de Fomboni. N’oubliez pas que je suis arrivé là après la mort de M. Zoubert Hassanaly. Qu’il repose en paix ! Et depuis je trouve qu’il n’y a aucun changement par rapport aux prérogatives dévolues aux communes.
En plus, on a constaté que le gouvernorat confisque les droits et les intérêts de la mairie et l’Etat n’accompagne pas le processus de décentralisation, en acceptant de déléguer le pouvoir approprié, notamment les arrêtés de transfert de compétences. Par conséquent, on rencontre toujours des difficultés pour mener des actions comme le recrutement des cadres qualifiés, ce qui est une nécessité, ainsi que des agents de la police municipale pour accompagner nos actions de promotion du développement local.

Quelles sont vos grandes priorités pour la commune ?

Parmi mes priorités, c’est de lutter contre la divagation des animaux domestiques dans la commune de Fomboni, venir à bout des fuites d’eau du réseau d’adduction sur la voie publique, la protection des nouvelles infrastructures routières construites par l’Etat. C’est une nouvelle image de la capitale qui a besoin d’un entretien durable. En plus, la commune de Fomboni accompagne les actions de lutte contre les violences à l’égard des mineurs mais ils nous faut en urgence une police municipale pour le contrôle de la ville et ses environs.

Monsieur le maire, la gestion des déchets est devenue problématique dans les grandes villes du pays, que proposez-vous concrètement ?

Je pense que la gestion des déchets interpelle tout le monde, à savoir le pouvoir central, le gouvernorat, les habitants et la mairie. Le manque d’un site de décharge reste le problème épineux dans notre commune. Cependant, nous n’avons pas croisé les bras. Et présentement, la mairie accompagne l’initiative des associations des quartiers qui composent la commune de Fomboni. Nous sollicitons l’appui de l’Agence Nationale des Déchets et demandons aux pouvoirs publics de mettre un site à notre disposition pour servir de décharge . En un mot, l’achat d’un terrain spécifique pour la gestion des déchets ménagers est nécessaire.

On dit souvent que les communes sont devenues des coquilles vides, comment faire d’après vous pour les mettre au cœur du développement du pays ?

Je peux vous dire que la centralisation des recettes asphyxie complètement l’existence des communes. Sur les produits de rente, les communes ne gagnent rien comme taxe issue de ces produits. Pour moi, même le marché de Fomboni n’est plus sous le contrôle de la mairie. Les voyages inter-îles, les vedettes coma4 sur les accès maritimes de Fomboni, la mairie n’est pas autorisée à mettre ses pieds. Comment, dans ces conditions concevoir l’existence des communes ? Voici la réponse à votre coquille vide.

Actuellement, les exportateurs du girofle disent qu’ils paient une taxe de 25.000fc à la mairie, chose qui n’a jamais existé, pouvez-vous nous donner la raison ?

La mairie de Fomboni vient d’instaurer une réglementation sur l’activité d’exportation des produits de rente sur l’île de Mwali. Donc, une entreprise ou un groupement exerçant ce travail doit se munir d’une autorisation qui sera délivrée par la mairie. Tout simplement, nous nous donnons la mission de contrôler la circulation des acheteurs en vue d’éviter les actes de trafic malveillant de toute sorte (faux billets de banque, vols, etc. Ndlr) car en cette période on constate des dégâts inimaginables à Mwali. Et donc, pour obtenir l’autorisation, il faut que la commune reconnaisse d’abord l’identité de la personne, sa société d’exportation avant d’être acceptée comme telle, alors un droit doit être versé à l’administration communale.

La loi des Finances avait prévu une dotation de 5 millions pour chaque commune par an, où en est-on ?

Les 5 millions destinés aux communes n’ont jamais été débloqués. Ainsi que le centime additionnel stipulé dans le code des impôts, soit les 30% qui devraient revenir aux mairies et qui n’ont jamais été virés sur les comptes des communes.

Propos recueillis par Antufati Soidri

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