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Maison d’arrêt de Moroni | Un détenu qui tente de s’évader finit aux urgences

Maison d’arrêt de Moroni | Un détenu qui tente de s’évader finit aux urgences

Société | -   Faïza Soulé Youssouf

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Il aura passé quelques heures à l’hôpital avant de faire un retour remarqué à la case prison. L’évasion et la tentative d’évasion sont réprimées par le code pénal. Toutefois, la loi est plus clémente avec les évadés qui se rendent d’eux-mêmes dans un délai n’excédant pas 48 heures.

 

Le détenu qui avait tenté de s’évader de la maison d’arrêt de Moroni dans la soirée du 18 mars est de retour à la case prison. Lors de sa tentative ratée, il avait fini aux urgences. "Il a effectué une radiographie, il n’avait rien de cassé. Il s’en est tiré avec quelques blessures sur lesquelles on a posé des pansements", a fait savoir le directeur de l’administration pénitentiaire, Soilihi Ali Said, joint au téléphone par Al-watwan.

 

"La tentative d’évasion a eu lieu lors de la rupture du jeûne mardi. Il en a profité pour escalader un des murs de la maison d’arrêt d’où il a sauté", a rembobiné notre interlocuteur. Ce détenu aurait passé moins de deux mois en prison. Il serait placé en détention provisoire "pour incendie volontaire" et n’a pas encore été jugé.

 

Peu après cet incident, sur les réseaux sociaux, certains avaient un temps affirmé que c’est l’assassin présumé de Hikima (nom de la jeune femme assassinée le 1erfévrier) qui avait tenté de se faire la malle. Ils ont depuis reconnu s’être trompés.

 

En tout cas, la prison de Moroni, surpeuplée et vétuste est souvent le théâtre d’évasions plus ou moins spectaculaires. La dernière date du 11 avril 2024. Ce jour-là, alors que les fidèles s’apprêtaient à prier l’Aid El Fitr, marquant la fin du mois sacré du Ramadhwani, 38 prisonniers avaient pris la poudre d’escampette. Parmi eux, le soldat soupçonné d’être l’auteur du tir mortel qui a fauché la vie de Fahad Moindze, supporter des Cœlacanthes, au stade de Maluzini alors que l’équipe nationale jouait contre les Black Stars du Ghana en novembre 2023.

 

Il faut savoir que les détenus qui tentent de s’évader ou y qui parviennent s’exposent à des sanctions. Les peines sont prévues dans le code pénal. Ainsi l’article 156 dispose que : "tout détenu qui se sera évadé ou aura tenté de s’évader de l’endroit où il était détenu, d’un établissement sanitaire ou hospitalier où il était transféré, ou au cours d’une corvée, d’un transfert d’un endroit à un autre, verra sa peine prolongée de trois à un an d’emprisonnement".

 

 

Si le prisonnier qui fuit ou tente de fuir le fait avec violence, il s’exposera à une sanction plus lourde. "Les détenus qui se seront évadés ou qui auront tenté de d’évader par bris de prison ou par violence seront, de ce seul fait, punis de six mois à deux ans d’emprisonnement", dispose l’article 158, lequel qui précise : "ils subiront cette peine immédiatement après l’expiration de celle qu’ils auront encourue pour le crime ou délit à raison duquel ils étaient détenus, ou immédiatement après l’arrêt ou le jugement qui les aura acquittés ou relaxés (…)".

 

La loi est en revanche plus clémente avec les évadés qui se rendent. "Les peines visées à l’article 156 cesseront lorsqu’ils se seront rendus dans un délai n’excédant pas 48h".

 

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