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Maman Florine : «la vente des brochettes m’a permis de me construire»

Maman Florine : «la vente des brochettes m’a permis de me construire»

Société | -

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Cela fait exactement 32 ans que Maman Florine, originaire de Hahaya, vend des brochettes, tout près de l’Aéroport international Moroni prince Saïd Ibrahim (Aimpsi). Accueillante et extravertie, cette mère de quatre enfants, la cinquantaine atteinte, est très fière du métier qu’elle exerce depuis toute sa jeunesse. C’est grâce à ce travail qu’elle assure la scolarité de ses quatre enfants dont deux qui poursuivent actuellement des études universitaires à l’étranger. Maman Florine appelle toutes les femmes qui ne font rien dans leurs vies à se créer un emploi pour échapper à la dépendance financière.

 

Elle, c’est Maman Florine. On l’appelle communément ainsi. La cinquantaine atteinte, cette femme est connue dans la région grâce à son métier. Elle a passé plus de trente ans à travailler sur le site de l’aéroport comme brochetière. A l’en croire, cette native de Hahaya a fait sa vie grâce à ce métier.
Fidèle à sa place, près de 10m avant le premier portail de l’Aéroport international Moroni prince Saïd Ibrahim (Aimpsi), en venant de la ville de Hahaya, cette femme a aménagé un petit restaurant, en tôle, tout près de l’endroit où l’on a construit le siège de l’Asecna. Comme tous les jours, depuis déjà plus de trente ans qu’elle tient cette brochetterie, ce vendredi 19 mars, Maman Florine est déjà au rendez-vous avec ses clients, vers 9h du matin. Les clients peuvent commander et se régaler selon leurs choix et leurs envies.

Très fière de son travail

Toutefois, il faut noter que la dame se limite à la grillade. Rien que la grillade. Poisson, viande, et poulet grillés avec des bananes, de fruits à pain frits, ainsi que du manioc grillés ou frits. C’est le quotidien de cette mère de quatre enfants qui maintient sa brochetterie ouverte les jours comme les nuits, sauf en cette période Covid-19, à cause du couvre-feu. Maman Florine a tout d’abord commencé à travailler dans le restaurant d’une amie qui la payait par jour. Cependant, ayant son projet en tête, elle ne dépensait pas son gain journalier. Elle économisait sa paie pour ensuite monter sa propre affaire, moins de deux ans après. Corpulente, souriante et accueillante, Maman Florine assume, elle seule, les travaux du restaurant.
Elle subvient aux besoins de ses enfants et des siens grâce à son activité. «Tenir ce restaurant qui est mien, m’a permis de me construire un bel avenir. Ça m’a permis de payer la scolarité de mes quatre enfants et de construire ma maison au village. Actuellement, j’ai deux enfants qui poursuivent leurs études à l’extérieur et je subviens toujours à leurs besoins», a-t-elle expliqué.


Maman Florine se dit très fière de son travail. L’activité a fait tout son bonheur. Parlant de ses revenus, cette femme mariée deux fois reste contente de ces chiffres quotidiens, à savoir un peu plus de 15.000 francs. Sauf que, comme tout le monde d’ailleurs, la Covid-19 est passée par là. Ces derniers temps, depuis la crise de la pandémie, les recettes ont chuté. «Je travaille dans mon restaurant depuis toute jeune. Et jamais, je n’ai enregistré de faibles revenus comme pendant cette période de Coronavirus. Comme toutes les autres activités commerciales, privées et publiques, on ne vend pas comme avant, de sorte que, depuis la première vague de la maladie, j’ai divisé par deux le repas que je préparais par jour. Avant, je préparais un carton de 10 kilos poulet, cinq kilos de poissons et 5 kilos de viandes. Et ce qui n’est pas le cas aujourd’hui», se plaint-elle, restant tout de même confiante que la situation changera.
«Dans tout travail, il y a des hauts et des bas», a-t-elle reconnu. Elle appelle donc à toutes ces femmes qui contrairement à elle, ne font rien de leurs journées, n’en parlons pas de leurs soirées, à changer de mentalités et de comportements, en se créant un travail digne, car «il est temps que la femme comorienne soit autonome financièrement et ne pas dépendre totalement de son mari»

Adabi Soilihi Natidja

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