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Manque de toilettes publiques à Moroni I Une situation alarmante et sans solutions

Manque de toilettes publiques à Moroni I Une situation alarmante et sans solutions

Société | -

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L’absence de toilettes publiques à Moroni cause des désagréments sanitaires et logistiques. Les autorités annoncent un projet imminent, mais les citoyens s’impatientent face à cette situation préoccupante

 

À Moroni, un problème persistant inquiète de plus en plus les habitants et les visiteurs : le manque de toilettes publiques. Cette situation engendre des désagréments quotidiens, qui affectent la vie des personnes qui circulent dans la ville pour leurs achats, démarches administratives ou simples déplacements. Le calvaire de ne pas pouvoir répondre à des besoins physiologiques de base est devenu une réalité pour beaucoup, au point que certains se voient contraints d’utiliser les zones côtières comme latrines de fortune.


Les autorités municipales et de l’État sont directement interpellées par les citoyens, qui réclament une solution à ce problème. La mairie de Moroni a toutefois annoncé l’élaboration d’un grand projet visant à installer des toilettes publiques dans toute la ville. Selon Saïd Mohamed Saïd, chef du service urbanisme de la mairie, « nous avons identifié les lieux de construction et les travaux seront prochainement mis en œuvre ». Ces nouvelles infrastructures, qui seront payantes, devraient s’étendre du nord au sud de la ville.

Conséquences sanitaires

Le manque de toilettes publiques n’est pas seulement un problème de confort, mais également un enjeu de santé publique. Le médecin généraliste Youssouf Ben Yacoute alerte sur les dangers de retenir trop longtemps ses besoins. « Retenir longtemps l’urine entraîne une accumulation de bactéries dans la vessie, provoquant des infections urinaires et des douleurs abdominales », rappelle-t-il. Il note également les risques de constipation sévère liés à la rétention des selles.
Cette question divise l’opinion publique. Pour certains, la mairie aurait dû anticiper ce besoin essentiel. L’enseignant Seifillah Soudjay, connu sous le nom de Moulinaco, n’hésite pas à critiquer les autorités municipales, car il estime qu’elles auraient pu transformer cette lacune en opportunité économique. « Ces toilettes publiques pourraient générer des revenus tout en créant des emplois », pense-t-il. Il appelle à une meilleure coordination entre le ministère de l’Aménagement du territoire et les autorités locales pour résoudre ce « désagrément »


De son côté, Chafika Djaouhari, enseignante à l’école privée Mtsachiwa, met l’accent sur l’image que cette carence renvoie aux délégations étrangères en visite à Moroni. Selon elle, les infrastructures de base, comme les toilettes publiques, devraient être une priorité, surtout dans une capitale qui aspire à se conformer aux normes des autres villes de la région. « Moroni doit s’aligner sur les capitales voisines de l’océan indien en matière d’infrastructures et d’aménagement, conformément au plan de l’émergence », affirme-t-elle. Chafika témoigne également du malaise que ressentent les personnes qui, par peur de ne pas trouver de toilettes, évitent de manger et de boire pendant leur passage en ville.

Un projet en attente

La promesse des autorités municipales de résoudre ce problème avec un projet de construction de toilettes publiques est un signe encourageant pour la population. Cependant, de nombreux citoyens attendent des actions concrètes et rapides. Comme l’a rappelé Saïd Mohamed Saïd, « Moroni appartient à toutes et à tous, donc on doit se sentir chez soi ». Pour l’instant, les habitants de la capitale espèrent que cette vision devienne bientôt une réalité tangible.

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