Le ministre des Finances, Mze Abdou Mohamed Chanfiou, le ministre de l’Economie, Ahmed Ali Bazi, le ministre des Transports aériens et maritimes, Bianrifi Tarmidhi, ont signé hier, en présence du conseiller privé du président, Nour El Fatah Azali, avec la société Moroni terminal, l’accord du renouvèlement du contrat de la société française en sa qualité de concessionnaire au port de Moroni.
Après d’insistantes rumeurs qui laissaient entendre que la filiale de Bolloré, qui emploie près de 200 personnes, était sommée de plier bagages, il n’en sera finalement rien. La société assurera bel et bien la gestion de la manutention au port de Moroni pendant les dix prochaines années. Cette «confiance renouvelée» intervient après des mois de «négociations aussi âpres que constructives» qui ont abouti à un accord de «cinq milliards de francs comoriens». Pour Bianrifi Tarmidhi, il s’agit là d’une «nouvelle étape» avec un partenaire dont «nous connaissons l’expertise, son dévouement pour contribuer au développement du pays qui passe forcément le secteur maritime».
Trois secteurs visés
La signature de ce nouveau cadre visera, dans un premier temps, à «élargir le port de Moroni», afin de permettre aux gros bateaux d’arriver à quai. Car, jusque-là, avance Mze Abdou Mohamed Chanfiou, «la manutention se fait par des barques». Pour y parvenir, une étude est requise pour évaluer les capacités d’extension du port. Le deuxième aspect porte sur la «cadence de la manutention». «Il faut que la manutention se fasse plus vite.
C’est dans ce sens que nous avons approché la société Msc pour assurer cette tâche. Nous avons également inclu dans ce nouveau cadre, un nombre de départs et d’arrivées de bateaux par jour», assure Nour El Fath Azali. Quant au troisième point, il concerne le domaine des «investissements», principale source de la discorde entre Moroni Terminal et l’Etat comorien, à en croire le conseiller privé.
A ce sujet, «un comité sera mis en place pour s’assurer du suivi des travaux en temps et en heure», a fait savoir le président du conseil d’administration de Moroni Terminal, Olivier de Noray. Ce dernier ajoutera que sa société travaillera en commun accord avec le service de l’Etat en charge du port. En termes de fiscalité, les recettes ont été ajustées.
Ce terrain d’entente trouvé profitera, cependant, grandement au camp comorien à qui «reviendront 65% des revenus, et 35% iront à Moroni Terminal», mentionne Nour El Fatah Azali. L’accord de la dernière décennie offrait une part égale aux deux antagonistes.
En assurant la manutention du port de Moroni, le géant français du transport, Msc installé dans 155 pays et disposant de plus de 600 navires, succède au Groupe Bolloré Transport & Logistics dont le contrat a expiré le 28 mai dernier.