Al-watwan-Ndzuani, c’est une équipe réduite au maximum, à savoir, un rédacteur et photojournaliste. Ceci pour une île de Ndzuani comptant au total trois cent mille âmes dans ses vingt communes, tandis que le siège social de l’entreprise à Moroni compte plus d’une vingtaine de journalistes. L’antenne n’a pas de service commercial, mais se charge néanmoins de la distribution d’une vingtaine d’exemplaires (un chiffre bien entendu dérisoire) du quotidien, arrivés parfois avec plusieurs jours de retard. L’on comprend alors aisément pourquoi Al-watwan manque de «visibilité» dans la deuxième île de l’archipel, comme l’a remarqué et déploré le patron, quelques heures seulement après sa descente d’avion.
«Comment assurer la visibilité du journal dans les îles», c’est donc l’obsession du nouveau Dg. A l’entendre s’expliquer, l’on imagine que c’est ce qui a véritablement motivé son déplacement dans l’île : tâter le terrain pour évaluer la faisabilité du projet. «Comment peut-on parler d’un journal national si Al-watwan n’est visible que dans la capitale ? Cela doit cesser. Ce n’est plus une antenne qu’il faut à Ndzuani, mais un bureau complet, et avec une équipe complète et des moyens dignes. Ce n’est pas qu’une question de notoriété, c’est aussi et surtout un facteur de consolidation de l’unité nationale, qui est l’un des fondements de la politique du président Azali Assoumani», estime Maoulida Mbae.
Pour le patron du journal de l’Etat, passer du statut «d’antenne» à «bureau» régional, cela implique donc nécessairement que l’entreprise devienne propriétaire de son siège, renforce son équipe et son équipement de travail. Il faut noter qu’au niveau du siège national à Moroni, des travaux de rénovation (remplacement des cloisons en bois par des vitres, réfection de la toiture et renforcement du parc automobile, notamment) ont été initiés depuis son arrivée. Et pour le Dg, transformer les bureaux régionaux de Ndzuani et de Mwali en sera la «suite logique».