Des femmes en colère ont organisé, hier dimanche 16 mai, une marche pacifique à Mbeni dans la région de Hamahame (Nord-est de Ngazidja) pour réclamer justice pour Faina Rahim, la petite fille de 5 ans, «enlevée, violée puis assassinée» mercredi 5 mai à Membwadju (Nord de Ngazidja).Les circonstances de la mort de la fillette, décrites par le procureur de la République, ont provoqué un électrochoc et une indignation générale dans l’opinion. A Mbeni, ces femmes ont dénoncé «la lenteur de la justice» et fustigent le comportement de l’institution judiciaire qui, selon elles, «ne prend pas les mesures nécessaires et proportionnées pour punir convenablement les auteurs d’actes de viols», estimant que la force de la loi doit l’emporter sur l’impunité. «Que la peine de mort soit appliquée, que ceux qui tuent nos enfants soient tués à leur tour», ont clamé ces femmes, noyées par une colère infinie.
Au milieu de cris de cœur, les manifestantes ont, dans leurs messages, émis une opinion négative sur la justice et estiment que celle-ci est «responsable de tout ce qui nous arrive» car «elle ne va pas jusqu’au bout pour corriger les gens reconnus coupables de forfaitures ou d’actes criminels comme celui dont a été victime la petite Faina», ajoutant, le ton grave, «qu’avec le temps, et si rien ne se fait, chacun se fera justice» en cas d’injustice.
«Justice pour Faina»,«Je suis Faina»
«La justice ne fait pas assez pour stopper ces actes criminels. Nos enfants ne sont pas à l’abri de tels actes. C’est nous les femmes qui enfantons, c’est nous qui souffrons, c’est nous qui sommes les plus concernées, nous demandons justice, nous demandons des corrections, nous voulons que cela cesse, on n’en a assez de ces actes», ont souligné ces femmes, peu après avoir rendu visite la famille paternelle de Faina Rahim dans la localité de Babadjani, à 5 minutes de Mbeni.
«La justice doit se montrer implacable et faire preuve d’une grande sévérité face à ces actes qui détruisent nos vies», ont-elles scandé sur le chemin de retour avant de se rassembler sur une esplanade d’un foyer au centre-ville. Dans leurs messages, on pouvait lire, entre autres, «Justice pour Faina», «Je suis Faina». Des fillettes d’entre 5 et 7 ans, s’étaient jointes à la marche. «Nous demandons aux responsable de ce pays de mettre un terme à ces actes ignobles, nos enfants ne sont pas en sécurité, que les violeurs soient lourdement punis», disaient ces femmes après la lecture de la sourate Yassine. Il s’agit de la troisième manifestation organisée dans le pays après la découverte du corps sans vie de la fillette.
La petite Faina Rahim a été victime d’un rapt mercredi 5 mai. Un jeune qui était présenté à tort comme «le témoin oculaire de la découverte macabre» a été, au final, reconnu comme le principal auteur présumé des faits ayant conduit à la mort de la fillette, d’après le procureur de la République, Mohamed Abdou, se fondant sur les derniers éléments de l’enquête de la gendarmerie.
L’enquête de voisinage menée confirme que le père de Faina Rahim avait demandé des informations à un autre garçon proche du suspect. Mais il avait affirmé, au père, n’avoir pas vu la fillette alors que, quelques minutes auparavant, Faina Rahim a été emmenée, sous ses yeux, par son ami. Cette deuxième personne a été placée en détention pour «non dénonciation».
AS Kemba