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Marche sur les violences basées sur le genre I Les Ong dénoncent l’impunité et appellent à la mobilisation générale

Marche sur les violences basées sur le genre I Les Ong dénoncent l’impunité et appellent à la mobilisation générale

Société | -

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Les violences faites aux femmes et aux mineurs sont devenues fréquentes aux Comores. Les Ong et le commissariat au genre, en partenariat avec l’Unfpa, ont organisé une marche pacifique hier, lundi à Moroni sous le thème «Il ne suffit pas de dénoncer, il faut aussi changer de mentalités».

 

La Journée internationale de lutte contre les violences basées sur le genre (Vbg) a été célébrée hier, à Moroni. Plusieurs organisations non gouvernementales, en collaboration avec le commissariat au genre et l’Unfpa, ont organisé une marche pacifique à Moroni sous le thème «il ne suffit pas de dénoncer, il faut aussi changer de mentalités». Réunis au Lycée Saïd Mohamed Cheikh, les manifestants ont pris la route jusqu’à Gobadju, puis à la place de France avant de finir à la Place de l’indépendance.

«En cas de violence, brisez le silence»

La marche a vu la participation de la gouverneure de Ngazidja, de la commissaire au genre, des députés, d’anciennes ministres, du représentant de l’Unfpa et plusieurs organisations dont Hifadhu, Moina tsi wa mdzima, Cap, Jeunes et femmes leaders pour la paix, Ngo’shawo, Ascobef, Adsf, entre autres.
Lors du défilé, les participants brandissaient des banderoles aux messages élogieux envers les femmes et les enfants, mais aussi des messages qui dénoncent les violences et qui appellent aux victimes de briser le silence. On peut lire, entre autres «Toutes les femmes sont des reines», «Ensemble dénonçons toute altercation physique d’un homme sur sa femme», «Oui, pour l’application effective de la loi Mourad contre les violeurs de mineurs», ou encore «Soyons tous mobilisés contre les violences sexistes». Les numéros verts, 1760 et 1710 de Comores Telecom et de Telco ont été également dévoilés pour permettre à tous ceux qui subissent des violences d’appeler les cellules d’écoute et dénoncer. «En cas de violence, brisez le silence», a-t-on recommandé, à travers plusieurs banderoles. A la place de l’indépendance, plusieurs discours ont été prononcés. D’abord le mot d’ouverture de l’ancienne commissaire au genre et actuelle gouverneure de Ngazidja.

42 détenus violeurs libérés

Mhoudine Sitti Farouata qui a déploré ce qui se passe aux Comores. «Nous déplorons que des personnes, auteurs de violences sur des enfants, soient aussitôt jugés et sortis du tribunal en même temps que la victime. C’est une honte», s’est-elle indignée. Parlant au nom de la société civile, la présidente de l’Ong Hifadhu a tenu à indiquer que l’objectif de la journée est «de dénoncer les actes barbares dont les femmes et les enfants comoriens sont les victimes». Rahamatou Goulam a regretté les nombreux cas d’agression enregistrés ces six derniers mois. «Six cas d’agression physiques et sexuelles dont les victimes ont bel et bien perdu la vie», a-t-elle malheureusement mentionné avant de détailler qu’il s’agit «d’une femme poignardée, de deux filles âgées de moins de 16 ans décédées à la suite des avortements clandestins et après avoir subi des viols et un homme brulé vif».


Rahamatou Goulam a dénoncé la libération des 42 détenus violeurs qui «bénéficient d’une liberté provisoire». Elle a ainsi appelé le président de la République à prendre les mesures nécessaires sur cette affaire. «Je voudrais lancer un vibrant appel au chef de l’Etat qui est aussi le garant de la nation, pour que les coupables corrompus et les corrupteurs, les violeurs soient punis sévèrement. Nous exigeons sans délais le retour en prison de ces criminelles», a-t-elle déclaré.
Pour la commissaire nationale à la solidarité, à la protection sociale et à la promotion du genre, «cette célébration est une occasion pour faire une évaluation sur les progrès réalisés en matière de lutte contre les violences basées sur le genre». Parlant au nom du gouvernement, Mariama Ahamada M’sa confirme l’engagement de ce dernier qui soutient toutes les actions entrant dans la politique de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants.


Chamsoudine Saïd Mhadji

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