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Marche à Moroni contre les violences faites aux femmes I «La honte doit changer de camp», scandent les manifestants

Marche à Moroni contre les violences faites aux femmes I «La honte doit changer de camp», scandent les manifestants

Société | -

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Au terme des 16 jours d’activisme ayant débuté le 25 novembre, journée internationale de l’élimination de la violence à l’égard des femmes, un carnaval de clôture a été organisé ce samedi 11 décembre. Il s’agit d’une initiative de la plateforme “Subutiwambe”, épaulée par des Ongs, et des associations qui militent pour la même cause.

 

Samedi 11 décembre, tous d’orange vêtues, plusieurs Ongs et associations ont battu le pavé, du foyer des femmes de Moroni jusqu’au marché de volo-volo, en passant devant le palais de justice, pour dénoncer les violences basées sur le genre (Vbg). Un carnaval rentrait dans le cadre des “16 jours d’activisme” ayant débuté le 25 novembre, journée internationale de l’élimination de la violence faite aux femmes.


L’épilogue donc de deux semaines et deux jours de combat, qui aura vu plusieurs activités allant dans le sens de la place de la femme dans la société, en témoigne la conférence débat organisée jeudi 9 décembre à l’assemblée nationale.

Briser le silence, le premier pas de géant

Parmi les associations ayant répondu à l’appel lancé par la plateforme “Subutiwambe”, il y a « Femmes leaders pour la paix, jeunes leaders pour la paix », « l’Association Faina », « Octobre rose », « Réseau femmes », « Ngo’shawo » ou encore «Fédération des clubs anti-sida(Fcas)».

 

“En cas d’agression, de n’importe quelle nature, approchez le Service d’écoute qui n’hésitera pas à vous tendre la main”, a tenu à rappeler Halima Abdoulkarim, présidente de la plateforme Subutiwambe. Cette dernière voit dans l’action de briser le silence, une chance d’être accompagnée dans la démarche de reconstruction, intérieure et extérieure.


En effet, des psychologues et des médecins seront à la disposition des victimes d’agressions. Elle a aussi tenu à rappeler que “la honte doit changer de camp”, un slogan repris en chœur par l’ensemble des manifestants qui, le long du carnaval, l’ont scandé à tue-tête. Il a aussi été question de dénoncer les manœuvres de certaines familles qui, en cas d’agression incestueuse, tendent à étouffer l’affaire au lieu d’en faire, une question d’honneur à preserver.

 

Une démarche qui, finalement, profite à l’agresseur, au grand dam de la victime. “Qu’il soit père, oncle ou frère, s’il a pêché, il doit payer pour ses erreurs, au même titre qu’un violeur extrafamilial”, a-t-on pu entendre de la part d’Arafa Said, membre de l’association «Femmes leader pour la paix».

Mettre fin aux mariages précoces

“Un enfant ne peut prendre soin d’un enfant”, a souligné Faoula Soilih, membre de Fcas. Cette dernière considère qu’une fille n’ayant pas atteint ses 18 ans n’a ni le cran ni les capacités à s’occuper d’un enfant.

Le commissaire Darouech de la Brigade des mineurs voit le problème sous un autre angle, en rappelant que “les mariages précoces accentuent la déscolarisation des jeunes filles”. La marche s’est conclue par un sketch du collectif de slam pomwezi, mettant en scène un violeur persécuté, sa victime dans les mains.

Housni Hassani, stagiaire

 

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