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Marché africain I Validation de la stratégie nationale de mise en œuvre de la Zlecaf

Marché africain I Validation de la stratégie nationale de mise en œuvre de la Zlecaf

Société | -   Nassila Ben Ali

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La stratégie nationale de mise en œuvre de la Zlecaf aux Comores sera fort probablement validée aujourd’hui. Les travaux relatifs à cela lancés hier, vont être finalisés cet après-midi pour permettre à l’assemblée de ratifier l’Accord, lequel a été signé par le chef de l’Etat en mars 2018 à Kigali, au Rwanda.

 

Le ministère de l’Economie a réuni les acteurs économiques du pays hier pour valider la stratégie nationale de mise œuvre de la zone de libre échange (Zlecaf). La cérémonie a eu lieu en présence de plusieurs personnalités, des membres du gouvernement notamment des gouverneurs de Mwali et Ndzuani, des députés, entre autres. A l’occasion, le ministre a, dans son allocution d’ouverture, rappelé qu’il s’agit d’une suite logique de l’atelier de concertation sur cette mise en œuvre de la Zlecaf aux Comores qui a eu lieu le 30 juin dernier.

Les lignes de forces de la stratégie nationale

«Je me réjouis que la mise en œuvre de la Zlecaf soit devenue une affaire nationale et inclusive de toutes les parties nationales et fasse l’objet d’une véritable feuille de route», a déclaré Ahmed Ali Bazi, soulignant qu’un palier important est franchi vers la ratification de l’accord après la signature du chef de l’Etat, Azali Assoumani, devant ses pairs à Kigali en mars 2018.Présentant le programme de la journée pour restituer les lignes de forces de la stratégie nationale en question, le ministre de l’Economie a cité parmi les présentations, celle relative aux principaux résultats de diagnostics de la stratégie nationale, le cadre stratégique et le mécanisme de mise en œuvre, les grandes lignes du programme d’actions prioritaires (Pap) et des coûts estimatifs des activités de ce programme, lesquelles devraient être suivies des travaux de groupes sur les objectifs stratégiques et les activités du Pap.


Pour sa part, la directrice du bureau sous-régional de la commission économique pour l’Afrique de l’Est (Cea), Mama Keita, a exprimé sa satisfaction de voir le processus entamé depuis quelques années prendre de l’ampleur. «Je voudrais adresser mes vives félicitations à toutes les parties prenantes. De nombreux efforts ont été déployés pour parvenir à ce résultat. Je voudrais avant tout exprimer notre vive appréciation aux plus hautes autorités de ce pays. Ceci dénote de leur bonne compréhension des enjeux de cette importante initiative africaine», a-t-elle déclaré.


Citant les avantages de la Zlecaf, Mama Keita souligne que celle-ci offre «une opportunité réelle» à tous les pays africains de palier le handicap structurel de dépendance vis-à-vis de produits non transformés, à faible valeur ajoutée. «Elle constitue en effet un moyen pour chaque pays, y compris bien entendu l’Union des Comores, de produire plus et contribuer à satisfaire cette demande immense qui pour l’instant est majoritairement satisfaite à partir de biens et services produits hors du continent», a-t-elle ajouté.Selon elle, la Zlecaf peut aider à l’atteinte des ambitions nationales déclinées dans le Plan Comores émergent (Pce) qui vise à réaliser à l’horizon 2030 une croissance économique moyenne de 7,5%.Le chef du bureau de l’Union européenne aux Comores, Pierre Beziz, a fait savoir que les échanges de ces deux jours serviront à de lancer concrètement les actions qui permettront aux Comores de tirer pleinement profit de l’adhésion à cette zone de libre-échange.

«La solution c’est la Zlecaf»

«La Zlecaf constitue un marché potentiel de plus de 1,3 milliards de personnes avec un Pib de 3400 milliards d’euros ; cette zone d’intégration continentale doit favoriser les échanges, l’investissement, la croissance et l’emploi sur le continent et dans le monde», a-t-il insisté, montrant que l’Ue, en tant qu’exemple de réussite de l’intégration continentale, soutient politiquement et financièrement les pays africains.À son tour, le représentant du Pnud aux Comores, Snehal Soneji, a lui aussi souligné l’importance de la rencontre dont les objectifs est de voir comment exploiter les opportunités de la Zlecaf. «Nous sommes convaincus autant que vous que pour les pays insulaires la question d’une intégration réussie aux marchés régionaux et continentaux reste essentielle pour créer davantage de richesses à travers un positionnement sur les chaines de valeur de produits et services», a-t-il indiqué.


En tout cas, pour le coordinateur du système des Nations unie aux Comores, François Batalingaya, cet instrument ne peut qu’être bénéfique pour les Comores sachant qu’il démolit les barricades et les barrières entre les pays.Dans une anecdote, il citera le cas de son pays dans les années 90, lorsque dans certaines régions, des enfants mouraient de malnutrition alors que dans le pays voisin, l’Ouganda, il y avait une production suffisante pouvant aider le Rwanda, mais faute de frontières, cela était difficile. Il citera le cas des Comores dans cette période de pénurie de riz, alors qu’on peut s’approvisionner en Tanzanie. Ainsi, pour lui, «il faut briser ces barrières et la solution c’est la Zlecaf».

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