Le mariage précoce est le thème d’une conférence débat qui s’est tenue hier matin au Lycée Said Mohamed Cheikh de Moroni. Cette conférence, organisée par l’Unfpa en partenariat avec le Lycée Said Mohamed Cheikh de Moroni a vu la présence de plusieurs élèves de l’établissement, des agents de l’Unfpa ainsi que des étudiants de l’Université des Comores qui sont contre le mariage précoce.
Cette conférence tenue le 14 février, jour de la fête de la Saint Valentin avait pour objet, de montrer aux jeunes filles que cette fête des amoureux, n’est pas pour les jeunes filles mais pour les couples. Par contre eux, sont des enfants qui doivent faire leurs études et obtenir leurs diplômes avant de se marier.
C’était l’occasion pour l’Unfpa de sensibiliser sur la santé de la reproduction, les risques liés aux grossesses précoces, le Sida et la déscolarisation, qui sont liés d’une manière ou d’une autre au mariage précoce.
Sur les murs de la grande salle de conférence du lycée, des photos de jeunes filles âgées entre 12 et 17 ans ont été exposées. Ces filles qui viennent de l’archipel des Comores, ont été, contraintes de se marier par leurs familles soit par force soit après être tombées enceinte accidentellement.
Le mariage précoce brise des rêves
Sur ces photos, elles ont toutes les visages fermés. Selon leurs témoignages, elles auraient aimé terminer leurs cursus scolaires et travailler afin de pouvoir s’occuper de leurs enfants et entretenir leurs familles, mais hélas.
Le Dr Mahmoud Saïd de l’Unfpa a indiqué que le mariage précoce gâche les rêves et l’avenir de la jeune fille. “Le mariage précoce engendre plusieurs conséquences parmi lesquelles, la déscolarisation, des problèmes sur la santé, et le Sida entre autres. En cette journée de la Saint valentin, aidons les jeunes filles en leur donnant plus d’information sur la santé sexuelle, sur leur droit de pouvoir dire non au mariage précoce” avance le Dr Mahmoud.
Dans sa présentation le chargé de communication de l’Unfpa, Nasser Youssouf, a expliqué que le mariage précoce est un fléau qui gangrène les communautés. Selon lui, 4/10 des filles en Afrique centrale et occidentalesont mariées alors qu’elles avaient moins de 18 ans .
Il poursuivra que selon le code de la famille, “l’homme avant 22 ans révolus et la fille avant 18 ans révolus ne peuvent pas contracter un mariage”. Or il se trouve qu’aux Comores, plusieurs jeunes filles sont contraintes de se marier avant 18 ans. Il ajoutera que le mariage précoce engendre une grossesse prématurée or cette dernière met en danger la santé de la jeune fille.
La jeune fille qui veut accoucher a souvent des complications liées à l’accouchement qui aboutissent souvent au décès dit-il.
Des propos confirmés par la sage femme Farah Aboubakar. Selon elle, parmi les risques que connaissent les filles de moins de 18 ans c’est la naissance prématurée, qui doit être pris en charge pendant au moins trois mois, ce qui constitue une charge de plus pour la mère qui n’a pas souvent les moyens.
“Une jeune fille de 16 ans qui veut accoucher, fait souvent une hyper tension qui évolue vers une convulsion et souvent au décès” averti la sage femme. Par ailleurs, les élèves de plus en plus intéressés par le thème voulaient savoir vers qui s’adresser en cas de contrainte pour un mariage précoce. Les informations leurs ont été livrées par l’Unpa et la sage femme.
Nasser Youssouf fait savoir que l’Unfpa travaille en partenariat avec l’Ascobef et que cette dernière prend en charge les cas de mariage et grossesse précoces. Il appelle à “tirer pleinement profit des dividendes démographiques en investissant dans la jeunesse”, comme le dit un slogan de l’Unfpa.