Les entreprises de fabrication de meubles, portes en bois, canapés, tables, voire même de lits, tournent à plein régime en cette période de vacances où les festivités des grands mariages battent leur plein, notamment dans la capitale de l’île de Mwali, Fomboni. Ces objets en bois deviennent essentiels pour la réussite des festivités, car il est socialement obligatoire ici de construire une maison et de l’embellir avant de se marier.
Face à ces travaux exigeants, les ébenistes et autres artisans du bois s’efforcent de maintenir un standard élevé en matière de qualité, de finition et, surtout, de respect des délais pour satisfaire leur clientèle. Un défi énorme à relever, mais qui n’est pas sans conséquence sur l’environnement, car l’approvisionnement en bois, matière première pour leurs activités, devient de plus en plus difficile à obtenir sur l’île.
«Nous essayons de nous améliorer, mais c’est difficile, car à Mwali il n’y a pas d’endroits spécifiques où le bois est stocké pour l’achat. Il faut parcourir toute l’île pour trouver des personnes qui coupent des arbres, souvent clandestinement, afin de nous procurer du bon bois, alors que la forêt est constamment surveillée par les écogardes du parc. Les bons bois, comme le badamier, deviennent également rares. Mais nous sommes là pour répondre aux demandes de notre clientèle», explique Saïd Ousseine Mkandra, propriétaire de l’atelier de menuiserie «Mkandra Meuble». Cette situation est similaire à l’atelier de Foundi Assani, situé dans le quartier de Salamani. Pour eux, il ne s’agit pas seulement de produire des meubles, mais de «créer des pièces qui reflètent» leur «expertise» et leur «passion».
Des commandes en hausse
Ce ne sont pas seulement les ateliers de menuiserie qui sont en pleine activité. Les couturiers de Fomboni ont également vu leurs commandes augmenter durant cette période de vacances. «Actuellement, rien qu’à Fomboni, on recense plus de trois mariages par semaine. Je reçois donc beaucoup de commandes, surtout pour les vêtements traditionnels féminins comme le saluva, le gauni et autres.
Il m’arrive de devoir refuser certaines commandes faute de temps, car je ne veux pas être blâmé pour ne pas avoir respecté les délais de livraison», assure de son côté Bacar Youssouf, couturier local. «Les jeunes sont là, sans rien faire, alors que chaque apprentissage est utile dans la vie, surtout en cette période de crise économique. Pourquoi ne pas venir apprendre un métier en pleine expansion, alors que les gens auront toujours besoin de s’habiller ?», s’interroge quant à lui Yecha Attoumane, une couturière qui espère recruter d’autres couturiers pour renforcer ses activités et répondre aux attentes de ses clients.
A. Housni