La Meck-Moroni, le restaurant Nassib et les autres établissements qui jonchent la Rue de la Corniche à Moroni, redoutent de perdre leur clientèle en raison des mauvaises odeurs provoquées par les ordures ménagères, emportées par les eaux de pluie depuis le marché de Volo-volo.En effet, ces derniers ainsi que les habitants de cet endroit souffrent des nuisances olfactives causées par l’accumulation d’eaux puantes provenant des ordures entassées au marché de Volo-volo, situé en amont.

Traquer les coupables

Ce problème, apparu dès le mois de ramadan passé, a été aggravé par les fortes pluies qui ont parfois charrié les déchets jusque dans cette zone. Youssouf Ali Boina, cadre de la Meck-Moroni, affirme que son institution fait partie des premières victimes. «Nos clients se plaignent quotidiennement. C’est regrettable car nous risquons de les perdre », a-t-il déclaré. Bien que les pluies aient cessé, les odeurs persistent. Bacar Saandi, vendeur installé à proximité de la Meck-Moroni, témoigne également de la gêne occasionnée : «Quand il pleut, je ne vends rien. L’odeur est si forte qu’elle repousse les clients».Le problème ne date pas d’hier. Selon Youssouf Ali Boina, certains employés de la Meck-Moroni, habitués à déjeuner au restaurant Nassib situé en face, ont dû renoncer à s’y rendre à cause de l’odeur insupportable. «Nous avons alerté les autorités communales depuis longtemps, sans réaction de leur part, alors même qu’elles connaissent les responsables», regrette-t-il.

Les responsables du restaurant Nassib confirment que les eaux de pluie drainent les ordures du marché jusqu’à leur établissement. «Il y a un portail par lequel passent tous les déchets. Le pont situé là se bouche souvent, provoquant une stagnation des boues devant Nassib et le restaurant Le Cœlacanthe», expliquent-ils.Ils affirment avoir reçu peu de clients pendant le ramadan à cause de cette situation. «Nous avons sollicité la mairie, en vain. Finalement, nous avons dû dégager la boue nous-mêmes, sans aucun appui de la commune», ajoutent-ils. De son côté, Mourad Hassani Saïd, directeur de cabinet chargé de la voirie, assure qu’une équipe municipale a été dépêchée le lundi 7 avril pour procéder à un nettoyage. «Notre mission est de retirer les ordures, mais pour la boue, c’est au restaurant Nassib de s’en occuper», précise-t-il. Il n’exclut pas d’engager des poursuites contre les auteurs de ces actes.

 Touma Said