Une opération de contrôle a été menée samedi dernier par la police migratoire à Maweni ya Mbude, dans le cadre de la lutte contre l’immigration irrégulière. Bilan : 33 immigrants clandestins interpellés, dont une femme enceinte. Selon l’officier Abidina Bourhani Said Alloui, chef de la surveillance du territoire, cette opération a révélé plusieurs irrégularités graves. «Ces individus ne disposaient d’aucun document officiel en règle, à l’exception de la femme enceinte qui détenait un passeport», indique-t-il. L’enquête préliminaire a également révélé que certains documents de voyage avaient été confisqués par des tiers, et qu’aucun des interpellés ne possédait de contrat de travail.
L’officier a dénoncé des pratiques opaques. «Certains acteurs emploient des travailleurs étrangers sans respecter les exigences administratives en vigueur», affirme-t-il. Il rappelle qu’un permis de travail délivré par les autorités compétentes est indispensable pour exercer une activité professionnelle sur le territoire comorien. Par ailleurs, il précise qu’un visa de 45 à 49 jours est exigé pour tout étranger souhaitant séjourner temporairement dans le pays, à des fins touristiques ou professionnelles. «Toute activité sans autorisation constitue une infraction pouvant entraîner des sanctions, voire l’expulsion immédiate», averti l’officier Abidina.
Les personnes interpellées seraient toutes de nationalité tanzanienne. D’après la Brigade en charge des migrants, ces travailleurs clandestins seraient majoritairement employés dans les champs ou comme domestiques, notamment dans les régions de Mbude, Bambao et Mbadjini. «Ils sont nombreux à s’installer discrètement dans les zones rurales, là où la demande de main-d’œuvre est forte », observe l’officier.
Endiguer ce phénomène
L’intervention des forces de l’ordre a également mis en lumière les difficultés rencontrées par certains employeurs, qui signalent la disparition de leurs employés. «Ils s’enfuient dans d’autres localités pour échapper aux contrôles. Nous voulons savoir qui les héberge et pour le compte de qui ils travaillent», ajoute Abidina Bourhani. Dans un appel solennel, la police migratoire exhorte les employeurs comoriens à «respecter les procédures légales en matière de recrutement de travailleurs étrangers». Une meilleure sensibilisation, tant du côté des employeurs que des migrants, est jugée essentielle pour endiguer ce phénomène. La police affirme collaborer étroitement avec l’ambassade de Tanzanie pour le suivi des cas et l’organisation éventuelle des retours dans les pays d’origine. «Notre objectif est clair : lutter contre ce fléau qui menace la stabilité de nos frontières et la sécurité de notre population», conclut l’officier.