La région de Mbadjini a connu, hier jeudi 11 décembre, un moment de tension institutionnelle après une tentative annoncée visant à déchoir le statut de Nioumamilima en tant que chef-lieu historique de la commune de Pimba. Une initiative immédiatement condamnée par des notables et des responsables locaux, réunis à l’appel du préfet du Sud-Est de Mbadjini, Mze Saïd Mhoumadi.C’est depuis la France, où il était en déplacement, que le préfet a appris cette manœuvre qu’il qualifie «d’inacceptable». Selon lui, «certains acteurs locaux auraient envisagé de transférer des compétences administratives de Nioumamilima vers la ville de Simbussa, voire d’isoler complètement la ville de son entité communale». Une démarche jugée « dangereuse» pour la stabilité sociale de la région.
«Des manœuvres incompréhensibles»
«Je vous ai réunis aujourd’hui en tant que représentant de l’Etat pour vous appeler à la solidarité et à la paix dans notre région. Si certains citoyens veulent déstabiliser l’ordre public, nous, gouvernement comorien, allons prendre les dispositions nécessaires pour faire régner l’ordre et la stabilité», a déclaré le préfet devant les notables et les maires.Au cours de cette réunion, plusieurs voix se sont élevées pour défendre « le rôle central et symbolique » de Nioumamilima dans l’histoire de Pimba. L’ancien ministre Ahamada Mdjassiri a exprimé avec force son indignation face à ce qu’il considère comme «des manœuvres incompréhensibles de la part de certains notables du Pimba».
Pour lui, Nioumamilima demeure un pilier identitaire de la région. «La ville de Nioumamilima est un chef-lieu historique depuis l’époque du sultan Hachim. Ce n’est pas parce que certaines villes connaissent aujourd’hui une croissance en infrastructures que les villes emblématiques de notre histoire et de notre patrimoine doivent perdre leur statut », a-t-il affirmé.Cette rencontre a permis de réaffirmer la volonté collective de « préserver la cohésion de Mbadjini et de protéger les structures institutionnelles héritées de l’histoire».Les notables et des responsables locaux ont unanimement rejeté toute tentative de déstabilisation ou de reconfiguration administrative non concertée. Le préfet a conclu en rappelant que «le gouvernement suit de près la situation et restera vigilant afin de garantir la paix, l’ordre public et le respect du patrimoine régional».
