La ville de Mbeni a connu une fin d’après-midi mouvementée après la dispersion des participants à une cérémonie de Maulid interdit dans la journée. Le ministère de la Justice et des Affaires islamiques avait communiqué le 30 septembre une note portant restriction des festivités marquant la naissance du Prophète, indiquant que toutes les cérémonies doivent se tenir à partir de 19h sur l’étendue du territoire national à l’exception des samedis et dimanches. La ville de Mbeni avait programmé la sienne hier après-midi en plein jour.
Les forces de l’ordre sont intervenues pour interrompre le Maulid mais tout a mal tourné. Des altercations puis des scènes de destruction de biens privés ont été enregistrées. «Près de 23 jeunes ont été blessés dont 12 en salle d’opération», selon des témoignages relayés par Grtv, une radio locale. Une femme originaire de Mbeni que nous avons pu joindre au téléphone a affirmé que son petit-fils «a eu la jambe cassée». Les habitants de la ville ont dénoncé sur Grtv l’usage de gaz lacrymogène et d’autres moyens qui auraient blessé la tête d’un des leurs.
Des jeunes de la ville de Mbeni, en colère, se sont rendus dans des résidences de certaines autorités pour y mettre le feu. Des sources concordantes font état de «sept maisons dont la brigade de la gendarmerie de Mbeni et celle du ministre des Finances incendiées». Il était difficile de vérifier les informations dont certaines étaient corroborées par des vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux. Al-watwan n’a pu joindre ni la gendarmerie, ni la préfecture ni la mairie. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.