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Me Léon-Lef Forester, avocat de la Yemenia I «Des dysfonctionnements» qui ne sont pas «imputables» à la compagnie

Me Léon-Lef Forester, avocat de la Yemenia I «Des dysfonctionnements» qui ne sont pas «imputables» à la compagnie

Société | -   A.S. Kemba

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Me Léon-Lef Forester a insisté, pendant l’audience, sur les conditions d’atterrissage de l’avion en voulant lier la perte de vue de la piste à l’insuffisance d’équipements adaptés à l’aéroport de destination. L’avocat ajoute : «la Yemenia reste profondément marquée par cette catastrophe, en particulier pour les victimes. Néanmoins, elle proteste de son innocence en indiquant qu’elle n’est nullement responsable des faits qui sont intervenus».

 

L’avocat qui défend la Yemenia a contesté les faits qui sont reprochés à la compagnie au terme de l’audience consacrée au volet pénal de l’affaire. (Lire en haut). Me Léon-Lef Forester reconnait certes l’existence de «dysfonctionnements» pendant l’approche finale de l’appareil sur la zone d’atterrissage. Mais il estime que les erreurs de pilotage dont il fait allusion, soutenues par l’équipe d’enquêteurs, ne «sont pas imputables» à la compagnie yéménite.«Il y a eu des dysfonctionnements (de la compagnie, ndlr) mais qui ne lui sont pas imputables et qui apparaîtront lors de l’audience», avait-il indiqué peu avant l’ouverture des débats au Tribunal correctionnel de Paris. «La Yemenia reste profondément marquée par cette catastrophe, en particulier pour les victimes. Néanmoins, elle proteste de son innocence en indiquant qu’elle n’est nullement responsable des faits qui sont intervenus», a ajouté l’avocat.

Les problèmes de l’appareil

Les mouvements d’atterrissage de l’appareil, vieux de 20 ans, et la sûreté de celui-ci, avaient fait l’objet de nombreuses controverses dans les semaines ayant suivi le crash. Les experts n’avaient pas relevé «des problèmes météorologues apparents» qui pourraient expliquer d’éventuelles difficultés pour les pilotes de poser l’appareil sans encombre à l’Aéroport international Moroni Prince Said Ibrahim (Aimpsi) à 23 h 25.L’enquête finale, co-dirigée à l’époque, par l’inspecteur feu Ali Abdou avait laissé entendre que l’appareil ne serait victime «ni de foudre ni de missile» comme le laissaient supposer certaines voix retentissantes de la diaspora.

 

Dans sa ligne de défense, Me Léon-Lef Forester se limitait avec insistance sur la vétusté supposée des infrastructures de l’aéroport, notamment le système de balisage de la piste. «Il faut rappeler que la Yemenia est la seule compagnie qui n’a eu qu’un seul accident mortel depuis sa création en 1961», a-t-il déclaré à la presse française.L’avocat de la Yemenia est ainsi revenu sur les conditions d’atterrissage de l’avion en voulant lier la perte de vue de la piste à l’insuffisance d’équipements adaptés à l’aéroport de destination. Mais il n’y a pas eu, à ce jour, d’éléments qui viennent corroborer les arguments du conseil de la compagnie. «La responsabilité des pilotes» a été toujours mise en avant, comme l’ont toujours souligné des associations des familles des victimes.

La responsabilité de la compagnie

Si les magistrats instructeurs ont reconnu «des pannes de longue date des feux de balisage», ils accusent la compagnie d’avoir, «maintenu les vols de nuit» malgré les mises en garde émises à plusieurs reprises par les passagers qui empruntaient la ligne Sanaa-Moroni-Sanaa. Les passagers s’indignaient souvent «des avions poubelles» que la compagnie mettait à leur disposition. De leur côté, les familles des victimes insistaient souvent sur «des faits de négligence manifeste, d’actions inadaptées de pilotage, de manque de formation de pilotes» dont la responsabilité incombait à la compagnie. Rejetant tout manquement à la compagnie, l’avocat joue la carte de la compassion et de l’indulgence. «On charge un peu la compagne d’un pays qui est l’un des plus pauvres du monde où 70% de la population est au bord de la famine, où 7 millions de personnes sont dans la famine où il y a eu 300 mille morts pendant la guerre civile», a-t-il souligné. Rendez-vous en septembre pour le verdict du tribunal.

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