Le délai de rigueur pour s’acquitter de la vignette automobile arrivait à terme hier. Une campagne de sensibilisation pour le paiement de la taxe a été entamée depuis lundi dernier par la police nationale auprès des conducteurs. Suite à cette situation, le syndicat des conducteurs a soulevé son bouclier pour s’opposer à cette mesure par une grève qui devait débuter hier même. Mais ce fut une tempête dans un verre.
Usukani wa massiwa, la centrale syndicale des transporteurs, a levé son mot d’ordre. Le porte-parole de l’organisation, Chamsoudine M’madi Ali, a montré que cela est du à la suite d’une rencontre, dans l’après-midi du mardi, avec l’exécutif de Ngazidja.
Il en est ressorti de la réunion que le paiement de la vignette automobile est mis en stand-by par le Gouverneur de l’île, Hassane Hamadi. «Les deux principales revendications des chauffeurs comoriens demeurent le paiement de la vignette et le prix du carburant. Cette fois-ci, il s’agit du paiement de la vignette.Nous avons déposé le préavis de grève. Nous ne pouvons pas payer la vignette avec l’état vétuste des routes des périphéries, surtout», a expliqué Chamsoudine M’madi Ali.
Quinze millions de francs
Le porte-parole du syndicat des transporteurs a ensuite évoqué les «impôts» que tous les chauffeurs paient pour la réfection des routes. Il fait allusion au prélèvement, dans le cadre du Fonds d’entretien routier (Fer), de plus de quinze millions de francs à chaque semaine à la Société comorienne des hydrocarbures pour boucher les nids-de-poules.
«Ce que nous regrettons le plus, c’est qu’ils ont fait comme si les nids-de-poules se trouvent seulement de Moroni à Mitsamihuli et de Moroni à Mbadjini. Ils ont négligé les routes secondaires et autres. Pourtant, à chaque litre de gazole ou d’essence, on prélève quelques francs comoriens pour verser notre part sur le Fonds d’entretien routier (Fer)», a-t-il déclaré. Du coup, Chamsoudine M’madi Ali montre que parmi les combats de Usukani wa massiwa est de faire en sorte que l’argent de la vignette soit consacré aux routes.
«Ce que le directeur des impôts n’est pas encore convaincu», renchérit-il. A l’entendre, les chantiers qui seront prochainement lancés sur les routes, sont appuyés financièrement par des organismes internationaux comme l’Union Européenne, le Fonds arabe. «Il y a des années déjà, nous avons signé un protocole sur le paiement des vignettes. Nous devrions nous en référer. Nous devons sécuriser aussi le fonds des vignettes afin d’éviter les détournements des années passées», a-t-il rappelé.