Difficile de croire que des mesures préventives ont été prises pour lutter contre l’épidémie de choléra après ce que nos équipes ont pu constater dans les deux plus grands marchés de la capitale. Les vendeurs de poissons au marché de volo-volo peinent à se trouver une place tant les ordures se sont nettement entassées. Sur le côté Est du marché à proximité de l’agence Meck-Moroni, l’on croirait être devant un dépôt d’ordures et les vendeuses se voient dans l’obligation, à l’aide de leurs châles, de se couvrir le nez et la bouche, tellement l’odeur qui se dégage est insupportable.
Pourtant, dans une réunion tenue ce lundi au ministère de la santé, le secrétaire général du ministère et d’autres agents de la santé ont procédé à l’analyse du bilan portant sur le processus de diverses mesures préventives et curatives à cette maladie grave et mortelle. Le secrétaire général du ministère de la santé, Aboubacar Said Anli a invité tous les responsables des établissements publics et privés à mettre en place un dispositif de lavage de main à l’entrée de tout établissement.
«Se laver régulièrement les mains»
Dans ce sens, la mairie de la capitale devrait cependant penser à d’abord faire en sorte de dégager toutes ces ordures qui, selon les vendeurs, sont là depuis plusieurs jours. «Il n’y a que le bon Dieu qui nous viendra en aide, a lancé une dame vendeuse de poissons que nous avons interrogée sur place ». A l’intérieur du marché, nos équipes ont tendu les micros à Youssouf Said, un vendeur de viande de bœuf. Pour lui, la population ignore la gravité de cette maladie. «La population a l’habitude de toujours croire que le Comorien ne meurt jamais à cause des microbes. Je pense que la situation est grave que l’on ne pense et si je ne me trompe pas, la maladie a déjà fait des victimes. Quand est ce que le comorien se réveillera et commencera à prendre les choses au sérieux », se demande-t-il.
Au quartier Philips, les différents restaurants que nous avons parcourus sont tels qu’ils étaient auparavant. Aucune différence entre le temps où tout allait bien et ce fameux temps qui rime avec épidémie. On ne retrouve aucun sceau d’eau à l’entrée de ces différents restaurants. Ce qui n’est pas le cas dans les établissements scolaires. Au groupe scolaire Brain Trust (Gsbt), devant le portail principal, on y trouve un grand sceau rempli d’eau de javel. Le portier est chargé de veiller à ce que chaque personne qui entre dans la cour se lave les mains d’abord avant d’accéder aux salles de classes.
Dans le hall, le directeur de l’école, Ahmed Djabir nous accueille le sourire aux lèvres. Il explique : «Nous venons d’apprendre à travers le ministère de la Santé que le cholera a été détecté dans notre archipel. Nous ne sommes pas insensibles à cette information et raison pour laquelle nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour éviter à ce que cette maladie ne fasse des ravages dans notre établissement». Et de poursuivre en faisant savoir que l’école dispose de sceaux, de l’eau de javel ainsi que des produits mis à la disposition des élèves pour se protéger contre la maladie. «Nous avons donné comme instruction aux enfants d’éviter de tout le temps se serrer les mains», a ajouté Ahmed Djabir.
Maîtriser cette maladie
A quelques kilomètres de là, se trouve le Groupe Scolaire Avenir (Gsa). Là aussi, un responsable de l’administration nous accueille et nous explique que toutes les mesures ont été prises pour protéger les enfants. «Même si le ministère de l’Education ne nous a pas encore communiqué les dispositions à prendre, mais nous nous sommes permis de prendre le bœuf par les cornes. Vous pouvez constater que nous avons placé au moins un sceau rempli d’eau javellisée dans chaque coin de l’école.
Des agents veillent à ce que les élèves se lavent les mains régulièrement», a-t-il indiqué. Même son de cloche à l’école primaire de Mboueni et au collège pilote de la Coulée. Pour maîtriser cette maladie, les agents de santé exhortent la population à multiplier les efforts en termes d’hygiène, dans les maisons, les transports, les écoles, les marchés et autres lieux publics.