Après instruction, le juge chargé de l’affaire d’homicide de Said Youssouf, alias Touké a rendu une ordonnance de transmission des pièces devant la chambre d’accusation. Sur cette ordonnance, le magistrat a ordonné la transmission des pièces de cette procédure au procureur de la République pour qu’à son tour il les transmet au procureur général pour déclencher l’instruction de second degré dans cette affaire d’homicide présumé. Pour motiver sa décision, le magistrat a déclaré avoir suffisamment établi des charges à l’encontre de l’inculpé. Cet acte du juge d’instruction, rendu il y a quelques jours, constitue le caractère criminel de cette procédure engagée contre Said Jean Mamode, alias Koko depuis le 10 novembre dernier suite à l’homicide qu’il a commis sur Said Youssouf.
“La préméditation”, enjeu de la procédure de qualification des faits
Inculpé d’homicide volontaire présumé, Said Jean Mamode est placé sous mandat de dépôt le 13 novembre et va y rester jusqu’à son audience probablement devant la prochaine Cour d’assises. Interrogé sur cette décision rendue par le magistrat instructeur, Me Mohamed Nassur Said Ali, avocat de l’inculpé a déclaré que “cette ordonnance du juge est truffée de nombreuses incohérences et des points non abordés”, citant la préméditation de l’acte ou encore l’absence du rapport médical. “Nous espérons que l’instruction de second degré va vider ces incohérences et ces points sur lequels l’ordonnance du juge est restée muette”.Dans son intervention, l’avocat a ajouté que “le juge a retenu l’homicide volontaire sans pour autant dire que c’est avec ou sans préméditation. Ce point est important dans une procédure criminelle et le silence du juge sur cet élément nous inquiète”, a-t-il souligné.
Intrigué sur les relations existantes ou pas entre l’inculpé et sa victime car l’infraction d’homicide est commise au domicile de l’inculpé. Et selon l’avocat, parmi les déclarations, il est ressorti une affaire de vente de frigo. “Le lieu où les faits se sont produits ne signifie systématiquement pas que les deux hommes se connaissaient. Cependant, nous ignorons si l’enquête a pu révéler que les deux hommes avaient une quelconque relation, si cette affaire de vente de frigo a été établie ou pas. Aucune de ces interrogations n’a de réponse car l’ordonnance du juge ne dit rien”.
Sur la question d’altercation entre le supposé auteur et la victime, l’avocat opte pour la légitime défense. “Mon client portait des blessures causées par la victime. Nous pensons qu’il y a eu affrontement entre les deux hommes”, a-t-il précisé.Rappelons que le meurtre de Said Youssouf est perpétré à Ndzauze, le 10 novembre 2021. Après l’enquête préliminaire, l’auteur présumé, Said Jean Mahmod, alias Koko est déféré au parquet le samedi 13 novembre et aussitôt, il a été présenté devant le juge d’instruction qui l’a inculpé pour meurtre et placé sous mandat de dépôt.