On en sait un peu plus sur les investigations menées jusqu’ici depuis l’assassinat de Yousouf Ali, originaire de Ndruani, survenu, chez lui, le 8 juin. Dans un point de presse tenu, hier, mardi, le procureur de la République, Abdou Ismael a fait le point sur l’évolution de ce dossier. « Cela fait plus d’un mois que la gendarmerie mène des investigations. Il était de notre rôle, de venir ici informer l’opinion de l’évolution de l’enquête liée au meurtre de Youssouf Ali. Désormais, une information est ouverte », a déclaré, le parquetier, devant la presse.
A l’entendre, l’affaire se trouve désormais entre les mains d’un juge d’instruction. Au total, près de 23 personnes sont officiellement retenues, bien qu’elles bénéficient de la présomption d’innocence. Les charges qui pèsent sur elles, vont de la complicité, association de malfaiteurs et assassinat, entre autres. Selon le chef du parquet de Moroni, trois personnes considérées comme les présumés auteurs se trouveraient en fuite. Des habits, notamment des tee-shirts, découverts près du lieu du crime, leur appartiendraient, d’après les suspects en détention.
Un groupe WhatsApp
Le magistrat a indiqué que la plupart des personnes qui se trouvent en détention faisaient partie d’un groupe WhatsApp. Les gendarmes y ont découvert des messages vocaux, où les membres se mettaient d’accord pour commettre des attaques à Ndruani, sans préciser les cibles. « Mais, personne n’est passé aux aveux. Ils disent ne pas être les auteurs. Certes le parquet ne poursuit pas. Toutefois, s’il y a des charges, on interroge la personne pour le bien de l’enquête. C’est ce qu’il s’est passé. Il s’est trouvé que les attaques discutées dans le forum WhatsApp coïncidaient avec la période où Youssouf dont le corps présentait des blessures, a perdu la vie», a détaillé, Abdou Ismael.
Il a précisé que près de 100 personnes avaient au départ été interpellées avant qu’un travail de tri ne se fasse. La semaine dernière, les avocats des prévenus de Moindzaza avaient dénoncé la durée des gardes à vue de leurs clients. « Il s’agit là d’une affaire criminelle. Nous avons donc arrêté plusieurs personnes qui, par la suite, ont été relâchées. Puis, il y a eu les gardes à vue et le parquet délivrait des mandats à la gendarmerie. Mais les avocats n’auraient pas pu les consulter puisqu’au stade où le dossier était, la loi ne leur autorise pas à les assister », a conclu, le chef du parquet.
Le 8 juin, Youssouf Ali, originaire de Ndruani a été retrouvé grièvement blessé, près du foyer de son quartier, aux environs de 20h. Il a succombé à ses blessures une fois à l’hôpital.Ce crime intervenait alors que Ndruani et Moindzaza Mbwani sont en conflit. Des rumeurs avaient accusé Ndruani d’être les présumés « commanditaires de la mort» de l’un des leurs. Mais la jeunesse de la localité a nié toute implication.
